de Darkseid » Ven 14 Juil 2006, 23:19
Voici ma critique détaillée.
Le Superman de Donner était le premier des films modernes consacrés au super héros, si les films suivants ne furent pas à la hauteur, le premier film reste un immense classique et un des meilleurs film du genre à la fois superbe et ingrat qu'est l'adaptation de comics super héroique.
Le film de Donner étant un classique, revenir à zéro pour raconter à nouveau les origines de Superman n'aurait pas été vraiment souhaitable, Singer a choisi une solution intermédiaire, un film qui en soit est une suite aux précédents opus de Donner (Superman 1 mais aussi Superman 2 qui fut réalisé en partie par Donner) mais aussi un début de saga. Superman revient après 5 ans d'absence et découvre un monde et surtout une Lois Lane qui ont appris à vivre sans lui. Sur ce pitch assez audacieux, Singer réalise un exercice hautement périlleux, faire la suite du film d'un autre tout en apportant sa touche personnelle et enfin en contentant les innombrables fans et détracteurs du personnage.
L'exercice est t'il réussi ? Oh que oui et sur tous les plans qui plus est !
Le scénario reprend la majeure partie des péripéties de la seconde partie du film de Donner, tant et si bien qu'on pourrait penser à un remake, il n'en est rien, l'angle d'approche est foncièrement différent, dans le film de Donner, Superman était un demi dieu sur de lui que rien ne pouvait menacer, même la mort et le temps n'étaient que deux obstacles de plus à surmonter victorieusement. La sensibilité ici est très différente, dès le départ, Superman est montré comme un être sensible, fragile tout en étant l'incarnation même de la puissance. Cette problématique envahit tout le film, les scènes s'enchainent montrant un Superman qui bien que surpuissant et adulé reste hanté par le doute ou à l'inverse blessé physquement et affaibli mais sur de lui, ce sentiment de ne plus être à la place si tant est qu'il l'ait jamais été est notamment confirmée par les paroles de Jor El (Marlon Brando) qui raisonne dans tous ces moments de doutes et de sollitudes démontrant l'énormité de la mission mais aussi à quel point cette mission et cette identité l'éloigne de l'humanité. Dans le double rôle de Clark/ Superman, le débutant Brandon Rought réussit le plus remarquable des exploits, en habitant ce rôle ô combien difficile sans jamais être ridicule.
Du côté de Lois Lane/ Kate Bosworth, le choix de l'actrice est curieux pas tant à cause de ses compétances qu'à cause de son âge, on a du mal à croire qu'une fille aussi jeune puisse être journaliste de renommée internationale et mère d'un enfant de 5 ans. Toutefois, ce côté maternel et cette colère contre ce surhomme qui l'a abandonné sont des territoires nouveaux pour le personnage et force est de constater qu'e l'actrice s'en sort remarquablement. Au niveau de son entourage, on appréciera la performance de James Marsden qui joue Richard White, le compagnon et père de l'enfant de Lois Lane, celui-ci campe un héros humain là où il aurait été tentant d'en faire un être méprisable ou insignifiant. De même le fils de Lois a l'avantage d'être très jeune (5 ans), ce qui permet de ne pas le rendre trop envahissant, on appréciera le développement du personnage malgré tous les doutes que l'on peut nourrir quand à cette audace scénaristique.
Dernier personnage fondamental: Lex Luthor, le méchant du film. C'est sans doute l'un des aspects les plus représentatifs de l'entreprise de Singer, Spacey livre une excellente prestation et le rôle qu'il a est bien plus ambigu que celui que tenait Gene Hackman dans le film de Donner, on passe du bouffon unidimensionnel à un personnage certes théâtral et souvent drôle mais montre aussi des ambitions plus grandes que la simple prise de pouvoir, Luthor veut devenir le nouveau Prométhée en tuant le dieu moderne qu'est Superman et le script permet surtout de montrer un côté incroyablement brutal et sadique ainsi qu'une amoralité assez terrifiante.
Du côté de la mise en scène, on est gâté, le film prend son temps mais curieusement aucune scène ne semble être vraiment de trop, le rythme est celui d'une saga, les scènes d'action ne sont pas si fréquentes dans un film qui se donne le temps d'installer correctement son intrigue et ses personnages. Toutefois, chaque scène d'action est un énome morceau de bravoure et on remerciera la magie des SFX modernes qui permette à Singer de nous livrer sa vision d'un Superman surpuissant utilisant tous ses pouvoirs pour sauver des gens et enfin sauver le monde quitte à risquer sa vie (l'aspect christique de Superman est quasiment surligné au marqueur). Si Raimi était l'homme de la situation pour Spiderman héros adolescent et nerveux, Singer est celui qu'il fallait à Superman, un réalisateur qui sait filmer de manière ample, qui sait montrer le caractère extraordinaire et proprement surhumain qu'accomplit Superman.
Au final, un excellent film avec une thématique riche, une interprétation et une réalisation sans failles, l'un des meilleurs films de super héros comme l'était son vénérable anscètre le Superman de Richard Donner.
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Darkseid le Sam 15 Juil 2006, 09:24, édité 1 fois.
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