Allez, motivé, motivé, Benco !
L'avantage, c'est que je l'avais déjà vu, donc je n'étais pas étonné par tout ce qui m'avait déplu lors du premier visionnage. Bon, c'est pas pour autant que ça change tout...
Sérieux, je crois que c'est le film le plus dense que je connaisse. Il y a que du nerf, de l'os, du muscle, du tendon. PAS de gras. On est jamais vraiment posé, et encore moins en mode contemplation. Quand une scène commence, faut être aux aguets pour rien perdre de l'intrigue car ça parle au quart de tour.
Cette fois, j'avais moins d'attente concernant le Joker et il m'a du coup moins déçu. Je reste quand même pas fan car il ne séduit pas, ne fait pas de blague, il est dans la menace, l'ironie, le dérangé. Soit.
En revanche, j'aime toujours autant coco Harvey Dent, charismatique tout plein, et j'apprécie d'être tiraillé dans ce triangle amoureux.
Pour moi, il y a DEUX films dans ce film. Le premier est très bien et s'arrête à la prise du Joker. Ç'a de la gueule, cette confrontation dans la rue, ça fait "Gotham est notre court de récréation, regardez-nous pour savoir qui est le plus fort". Pensée comme une scène de combat finale, ç'aurait été encore plus dément.
Et il y a le second film, celui qui aurait dû être un réel deuxième film. Après tout l'influx nerveux que demande la première partie, nous imposer la même chose en pire ensuite, c'est exagéré. C'est au delà de mes forces psychiques, du moins (le trauma crânien, ça peut jouer :P). Je pense que vouloir mettre autant d'idées dans un seul long-métrage est une erreur et j'vais jusqu'à dire que le format série aurait pu être pas mal. Parce que se prendre une demi-saison de 24h chrono sur 2h30...
Le Joker devient d'ailleurs limite insupportable, on dirait un premier de classe à qui tout réussit, les bruits de bouche en plus. La VF n'aide pas, au passage, car il me semble que c'est la voix d'un Ghostbuster, donc ça m'envoie des images sans rapport avec le film... Le pompon, c'est son évasion. C'est pourtant une scène cruciale pour attaquer pleinement la deuxième partie et la musique, juste après le boum, t'impose de penser que "Eh, t'as vu ! Il est vachement balaise, ce Joker !". Sauf que sa satanée explosion touche tout le monde sauf lui...
Y'a pas de suspension de crédulité qui tienne, c'est juste nul... L'effet est loupé !
Pour finir, je vais pas m'étaler après sur l'absence d'humour et la tension en permanence, mais j'ai ressenti cette même overdose que la première fois et c'est ce que je retiens avant tout car je décroche. Y'a un joli goût de gâchis, quand même. Mais je suis, en vrai, certainement pas fait pour cette vision de l'univers Batman à la sauce post-11 septembre. Ça sent le spoil pour mon avis sur TDKR, ça... Mais affaire à suivre, il peut toujours y avoir de l'espoir, retournement de situation, Épiphanie, deus ex machina, tout ça.