Sorry, double post !
Posté: Sam 20 Aoû 2011, 13:00
Captain America :
Une belle surprise venant du film supposément le plus casse-gueule de l'écurie Marvel !
Il faut bien avouer que la plupart des profanes ne voient en général en Captain America qu'une idole patriotique - voire propagandiste - sans intérêt autre que servir la soupe aux USA triomphants. Bien sûr, le personnage est plus complexe que cela - mais il n'est pas faux de voir en lui un archétype du héros bon par nature, presque naïf, en tout cas totalement idéaliste. Et c'est la grande force du film que d'avoir parfaitement su retranscrire tout cela, sans reculer devant la partie propagande véhiculée par un tel concept tout en intégrant celle-ci dans la construction du personnage.
Ainsi, dès le départ Steve Rogers nous est présenté comme un jeune homme ayant à coeur de se battre pour son pays et la liberté, contre le fascisme qui sévit en Europe. Malingre mais d'un courage à toute épreuve, altruiste jusqu'au sacrifice (la scène de la grenade résume tout le personnage en qques secondes et préfigure la fin du film), Rogers sera choisi pour devenir le premier super-soldat en raison de ces qualités. Alors si il est actuellement plus à la mode de s'extasier devant les anti-héros sombres, j'avoue que ça fait du bien de voir un vrai super-héros positif, iconique et même simple.
A ce niveau, le film respecte donc totalement Captain America.
La première heure du film est à ce titre exemplaire.
Classiquement, cela raconte les origines du personnage mais celles-si sont impeccablement déroulées et montrent que le personnage était un héros bien avant sa transformation. Le casting qui défile devant nos yeux est au poil : Evans s'empare du rôle à la perfection, jouant très bien sur le mélange de force tranquille, d'assurance et de grand idéalisme (confinant à la naïveté) ; Tucci est très attachant en professeur idéaliste, prêt à miser sur le jeune Rogers ; Tommy Lee Jones a droit à pas mal de répliques savoureuses ("J'embrasse pas !") ; Howard Starck parvient à exister de belle façon malgré un assez faible temps de présence ; et même le personnage classique de la femme forte évite le mauvais cliché (à l'image de la jolie love-story en filigrane qui l'unit au héros). Seul Bucky me semble assez mal traité, trop peu présent pour qu'on s'y attache comme Rogers est censé l'être - mais bon, à côté on a le Howling Commando !
La partie inattendue est celle qui suit directement la mutation de Rogers en super-soldat et ses premiers exploits : tenu à l'écart du front, le gouvernement l'utilise comme porte-drapeau pour vendre des bons du Trésor afin de soutenir l'effort de guerre. Captain America n'est à ce moment-là qu'un personnage en carton-pâte portant un costume ridicule - reflet de ce que pensent pas mal de gens de lui. Il lui faudra prendre son destin en main pour devenir un héros et là encore, le film fait mouche : Captain America est un vrai saperlipopette de super-héros ! Il libère des prisonniers, tabasse des nazis, détruit des usines d'armements, déjoue les plans des super-méchants, etc. Il est iconisé et jamais ridicule malgré l'apparent simplisme de sa personnalité - et putant que ça fait du bien !
La deuxième heure du film est un peu plus déséquilibrée que la première.
Voulant sans doute coller au matériau comic-book, le réalisateur nous présente un montage des nombreux exploits du Captain et de ses hommes durant leur lutte contre Hydra - telles des vignettes de bande-dessinée. Du coup, on peine à trouver une scène d'action réellement dantesque (ou juste un peu construite) qui mettrait bien en valeur le personnage - même si bien sûr le climax ménage son lot de faits surhumains.
Toutefois, on ne peut guère bouder son plaisir : voir Captain America et son commando botter des culs nazis durant presque une heure dans une Europe ravagée par la guerre reste un moment bien jouissif. D'autant que la némésis, le fameux Crâne rouge, est excellemment campé par Hugo Weaving. Sa première confrontation avec le Captain est parfaite : les deux personnages sont face à face sur fond d'explosions infernales... les deux côtés d'une même médaille en somme.
La réalisation est d'une facture classique, très lisible et offrant de nombreux plans dignes d'un comic-book. Sans génie particulier (ce qui empêche sans doute le film de prétendre au chef d'œuvre, au même titre que le déséquilibre scénaristique mentionné), elle illustre cependant très bien ce conflit de rétro-SF et met suffisamment en valeur les exploits du héros.
Elle bénéficie surtout d'une BO signée Alan Silvestri, qui frappe fort avec un score militariste d'une ampleur convenant parfaitement aux enjeux.
Bref, l'un des tous meilleurs films de super-héros (et d'aventure - on pense plus d'une fois à Indiana Jones) vient de là où peu de gens l'attendaient.
Une œuvre respectueuse dont finalement la qualité première est le total premier degré avec lequel elle assume son concept et son personnage : c'est cette sincérité qui nous fait retrouver nos yeux d'enfants et prendre notre pied devant ce spectacle estival.
Quelques touches d'humour, un casting aux petits oignons, un scénario linéaire mais direct achèvent de faire de Captain America un excellent film, dont la fraîcheur fait un bien fou. Allez, j'y retourne !
Une belle surprise venant du film supposément le plus casse-gueule de l'écurie Marvel !
Il faut bien avouer que la plupart des profanes ne voient en général en Captain America qu'une idole patriotique - voire propagandiste - sans intérêt autre que servir la soupe aux USA triomphants. Bien sûr, le personnage est plus complexe que cela - mais il n'est pas faux de voir en lui un archétype du héros bon par nature, presque naïf, en tout cas totalement idéaliste. Et c'est la grande force du film que d'avoir parfaitement su retranscrire tout cela, sans reculer devant la partie propagande véhiculée par un tel concept tout en intégrant celle-ci dans la construction du personnage.
Ainsi, dès le départ Steve Rogers nous est présenté comme un jeune homme ayant à coeur de se battre pour son pays et la liberté, contre le fascisme qui sévit en Europe. Malingre mais d'un courage à toute épreuve, altruiste jusqu'au sacrifice (la scène de la grenade résume tout le personnage en qques secondes et préfigure la fin du film), Rogers sera choisi pour devenir le premier super-soldat en raison de ces qualités. Alors si il est actuellement plus à la mode de s'extasier devant les anti-héros sombres, j'avoue que ça fait du bien de voir un vrai super-héros positif, iconique et même simple.
A ce niveau, le film respecte donc totalement Captain America.
La première heure du film est à ce titre exemplaire.
Classiquement, cela raconte les origines du personnage mais celles-si sont impeccablement déroulées et montrent que le personnage était un héros bien avant sa transformation. Le casting qui défile devant nos yeux est au poil : Evans s'empare du rôle à la perfection, jouant très bien sur le mélange de force tranquille, d'assurance et de grand idéalisme (confinant à la naïveté) ; Tucci est très attachant en professeur idéaliste, prêt à miser sur le jeune Rogers ; Tommy Lee Jones a droit à pas mal de répliques savoureuses ("J'embrasse pas !") ; Howard Starck parvient à exister de belle façon malgré un assez faible temps de présence ; et même le personnage classique de la femme forte évite le mauvais cliché (à l'image de la jolie love-story en filigrane qui l'unit au héros). Seul Bucky me semble assez mal traité, trop peu présent pour qu'on s'y attache comme Rogers est censé l'être - mais bon, à côté on a le Howling Commando !
La partie inattendue est celle qui suit directement la mutation de Rogers en super-soldat et ses premiers exploits : tenu à l'écart du front, le gouvernement l'utilise comme porte-drapeau pour vendre des bons du Trésor afin de soutenir l'effort de guerre. Captain America n'est à ce moment-là qu'un personnage en carton-pâte portant un costume ridicule - reflet de ce que pensent pas mal de gens de lui. Il lui faudra prendre son destin en main pour devenir un héros et là encore, le film fait mouche : Captain America est un vrai saperlipopette de super-héros ! Il libère des prisonniers, tabasse des nazis, détruit des usines d'armements, déjoue les plans des super-méchants, etc. Il est iconisé et jamais ridicule malgré l'apparent simplisme de sa personnalité - et putant que ça fait du bien !
La deuxième heure du film est un peu plus déséquilibrée que la première.
Voulant sans doute coller au matériau comic-book, le réalisateur nous présente un montage des nombreux exploits du Captain et de ses hommes durant leur lutte contre Hydra - telles des vignettes de bande-dessinée. Du coup, on peine à trouver une scène d'action réellement dantesque (ou juste un peu construite) qui mettrait bien en valeur le personnage - même si bien sûr le climax ménage son lot de faits surhumains.
Toutefois, on ne peut guère bouder son plaisir : voir Captain America et son commando botter des culs nazis durant presque une heure dans une Europe ravagée par la guerre reste un moment bien jouissif. D'autant que la némésis, le fameux Crâne rouge, est excellemment campé par Hugo Weaving. Sa première confrontation avec le Captain est parfaite : les deux personnages sont face à face sur fond d'explosions infernales... les deux côtés d'une même médaille en somme.
La réalisation est d'une facture classique, très lisible et offrant de nombreux plans dignes d'un comic-book. Sans génie particulier (ce qui empêche sans doute le film de prétendre au chef d'œuvre, au même titre que le déséquilibre scénaristique mentionné), elle illustre cependant très bien ce conflit de rétro-SF et met suffisamment en valeur les exploits du héros.
Elle bénéficie surtout d'une BO signée Alan Silvestri, qui frappe fort avec un score militariste d'une ampleur convenant parfaitement aux enjeux.
Bref, l'un des tous meilleurs films de super-héros (et d'aventure - on pense plus d'une fois à Indiana Jones) vient de là où peu de gens l'attendaient.
Une œuvre respectueuse dont finalement la qualité première est le total premier degré avec lequel elle assume son concept et son personnage : c'est cette sincérité qui nous fait retrouver nos yeux d'enfants et prendre notre pied devant ce spectacle estival.
Quelques touches d'humour, un casting aux petits oignons, un scénario linéaire mais direct achèvent de faire de Captain America un excellent film, dont la fraîcheur fait un bien fou. Allez, j'y retourne !