Daredevil (run de JM deMatteis publié dans Marvel, plus les épisodes précédents publiés dans la même revue) : à l'époque, on était dans le label Marvel Edge, regroupant les héros un peu "extrêmes" (et hors familles) de l'univers Marvel. C'est donc dans une finesse toute relative que commence la publication de Daredevil en 1997, avec un épisode flashback assez générique qui situe un peu les personnages et un affrontement DD/Caïd dont la fin est ambiguë. Une bonne mise en bouche avant de revenir au Daredevil du milieu des années 90 : Jack Battlin, fausse identité utilisée par Matt Murdock, et qui se promène avec un costume tendance ninja. Sauf qu'on débarque en plein crossover réunissant tous les titres de la ligne Marvel Edge, ce qui fait qu'on a un bout d'histoire et pas le reste (je crois savoir que l'enterrement de Nick Fury a eu lieu dans Hulk chez Semic quelques mois auparavant - le vieux Nick s'est rétabli, au fait). Et c'est ensuite que commence la réhabilitation de l'Homme sans peur, qui fait table rase des aventures techno-ninjas nases pour revenir au Daredevil classique. Cette saga est souvent oubliée, mais pourtant, elle constitue un jalon essentiel de la mythologie du personnage : la transition du Daredevil 90 à celui qui atteindra des sommets en 2000, en faisant le point sur les origines pré et post-Miller, les réconciliant. Mais pas d'Elektra ni de Caïd : les seuls personnages sont, outre Karen Page et Foggy Nelson, Stick et un vilain du nom de Monsieur (une femme qui a décidé d'être opérée pour devenir forte, par dégoût pour son sexe)... ainsi que trois Daredevil. Matt Murdock a pété les plombs, son mental s'est divisé, et Stick est là pour l'aider à remonter la pente en confrontant tous les Daredevil ayant existé, y compris le premier, ce garçon ivre de haine qui a accidentellement défenestré une prostituée. S'ensuit la phase de rédemption, et le retour à une situation plus stable, un statu-quo qui durera jusqu'à l'arrivée de Kevin Smith : Matt Murdock redevient sain d'esprit, revient parmi ses proches, et n'a plus besoin de Stick - mais ce dernier a-t-il réellement existé ? Ah, et Foggy apprend enfin que Matt et DD sont une seule et unique personne (il lui reprochera longtemps de lui avoir caché). Bonne histoire, beaucoup de symbolisme, une bonne dose de violence, afin de revenir à des bases saines qui permettront à Daredevil de connaître une nouvelle gloire quelques années après. Ces épisodes peuvent ne pas sembler essentiels si l'on fait fi du Daredevil ninja, mais ils permettent de mettre un terme à pas mal de délires comme les identités multiples. Sans ce run, pas de Daredevil version Marvel Knights. Très intéressant à redécouvrir (j'étais passé à côté de pas mal de trucs en lisant ça à l'âge de 12 ans).
Daredevil : l'homme sans peur. Un Incontournable qui a le bon goût de rééditer une saga plus facilement trouvable dans les éditions précédentes. Frank Miller va à fond dans son trip, narrant conjointement l'ascension de Daredevil, d'Elektra et du Caïd, allant même en contradiction avec ses propres scénarios (l'origine d'Elektra). Mais qu'importe : le plaisir est là, l'histoire est bien ficelée, bien dessinée, et on retrouve tous les ingrédients du personnage. Voilà qui aurait pu faire un excellent film tel quel, mais ça ne s'est pas fait. En tous cas, cet album marque le début d'un cycle qui peut trouver sa conclusion dans le triptyque Inferno/Purgatorio/Paradisio de JM deMatteis. Un très bon album.
Marvel Heroes HS 2 : Onslaught revient. J'ai suivi Heroes Reborn jusqu'à la fin, et même après (les mini-séries Fatalis). Mais la saga Doomsday m'avait quelque peu déçu, entrant en contradiction avec pas mal d'éléments des séries "renées", déjà contredites lorsque les Extreme Studios ont été poussés vers la sortie. Aussi, voir Rob Liefeld revenir sur cet univers me laissait entrevoir l'espoir de connaître enfin les réponses aux intrigues laissées en suspens dans Captain America et Avengers : l'avenir de Bucky, l'identité d'Hawkeye, le secret qui le lie à Hellcat, le retour de Zemo, Swordsman plus le bienvenu dans l'équipe... voire même le retour de Rebel, Pepper Potts, des Young Allies et des atlantes sur ce monde sinistré, rêvons un brin... Mais non. Rien de tout ça. On a juste 5 épisodes de baston, avec Onslaught qui passe d'un corps à un autre, les héros qui apparaissent avec leurs costumes de cet univers même si c'est eux mais en même temps pas eux, Hellcat qui fait de la figuration, Bucky qui a une présence peu justifiée, la psychologie des personnages réduite au minimum, des incohérences avec Heroes Reborn, et, le fin du fin, la révélation foireuse de l'identité d'Hawkeye :
Dans un monde normalement sans mutants, ça la fout mal. Au final, que reste-t-il ? Rien. On peut juste apprécier le dessin de Rob Liefeld qui nous replonge dans nos souvenirs d'époque, et c'est tout. Jeph Loeb ne s'est même pas fatigué à faire un scénario. Peu d'attentes, mais grosse déception quand même. Quant à la conclusion (
, c'est pas glorieux. Les conséquences ne seront probablement jamais exploitées, et temporellement, passer de la fin de House of M à la fin de Civil War alors que l'action n'a pris qu'une minute de la vie de Franklin Richards, c'est pas très inspiré...