Sin City, Batman et Frank Miller

Films inspirés de comics ou mettant en scène des super-héros

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Sin City, Batman et Frank Miller

Messagede Septon » Sam 10 Sep 2005, 12:09

BATMAN BEGINS A UN FAN DE PREMIER CHOIX

Frank Miller encense le film de Christopher Nolan
Source : nowplayingmag.com


Avant d’aller plus loin, il convient d’être clair. Dans son interview exclusive avec le magazine Now Playing, le scénariste et co-réalisateur de Sin City, Frank Miller, n’a pas dit qu’il y avait des futurs projets sur certains de ses travaux, mais il n’a pas affirmé le contraire non plus.

‘’Mon opinion est que je dois commencer à travailler sur un film uniquement lorsque je vois un studio avec le nom marqué sur la porte. Avant ça, ce n’est juste qu’un ensemble de promesses.’’ Et quand on lui demande si une adaptation d’un de ses comics lui conviendrait, et laquelle il choisirait, il est rapide à répondre : ‘’Je ne peux pas parler de trucs dont je ne sais rien, donc je ne vais pas répondre à la question.’’

Cependant, Miller a été plus précis en répondant à la question : ‘’Est-ce que vous auriez une idée de tous les projets de films sur lesquels il vous serait agréable de travailler, en adaptant peut-être des travaux autres que les vôtres ?’’, par ces quatre mots,’’allez-y, dites-moi’’.

Dans un ordre d’idée purement hypothétique, prenons par exemple un classique comme Ronin :’’ je sais ce que je ferais de lui, et cela ne ressemblerait pas du tout à Sin City (quand au style visuel). Ce serait une chose différente.’’
Si Miller devait se pencher à une autre adaptation d’un de ses comics, on sent que l’univers de Batman l’attire fortement, particulièrement s’il peut faire aussi bien que Batman Begins, le dernier opus.

‘’Je pense sincèrement qu’ils ont fait un excellent travail sur ce film’’dit Miller.’’C’est le premier Batman qui j’ai aimé, sincèrement. Je me suis assis là, dans la salle, j’ai regardé le film, et quand je suis sorti, j’ai pensé : Bien joué, man’’. Bien sur, ils ont utilisé mon travail - ils utilisent tous mon travail - mais de façon plus importante, de bonne manière, et c’est cela qui m’a touché le plus…. C’était Batman. Ce que je veux dire par là, c’est que je pense que le personnage est véridique. Comprenez, quand je travaille sur un personnage, j’ai du mal à penser que quelqu’un d’autre ait une interprétation différente. Je deviens très possessif. Aussi, en allant voir cette chose je me suis dit, ‘’C’est un Batman mignon, un pur produit de merchandising, je ne vais pas rester longtemps’’.Et finalement, j’ai ressenti beaucoup de cœur, de substance, et Christian Bale a assurément réalisé le meilleur Batman que j’ai jamais vu’’.
Miller nous apprend aussi qu’il est en train de travailler sur le projet d’un comics (parallèlement à Sin City 2 dont le tournage commence en janvier) intitulé Holy Terror : Batman. Dans cette nouvelle de 120 pages, Miller raconte l’attaque de Gotham. Ce comics, dit-il est ‘’finalement une réaction d’un New-yorkais au 11 septembre.’’
Mais, précise t’il,’’ il n’y a aucune adaptation cinématographique prévue… pour le moment.’’

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Dernière édition par Septon le Sam 10 Sep 2005, 12:30, édité 1 fois.
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Messagede Septon » Sam 10 Sep 2005, 12:09

« Sin City » et « Batman » : la marque de Frank Miller

Dans les travées du dernier Festival de Cannes, Miller était à l’image de ses personnages : taiseux, ténébreux, les yeux perçants comme des vrilles. Resté immobile pendant toute la conférence de presse, il s’anime soudain pour viser avec un revolver imaginaire un journaliste qui se demande ce qui lui arrive. Miller a tout d’un freak, à l’exemple des ses créations qui sont pourtant en train de faire bouger le cinéma, comme Miller avait fait naguère bouger la BD, à coups d’électrochocs.


Rien n’est ordinaire dans Sin City, la BD comme le film. A la fois dessinateur et scénariste, l’homme qui avait révolutionné la série Daredevil dans les années 80 en assurant scénarios et dessins, avant de revenir plusieurs fois au personnage en collaborant avec des artistes comme David Mazzucchelli (Born Again), Bill Sienkiewicz (Elektra Assassin et Love & War), puis de redonner vie au personnage d’Elektra pour l’album Elektra Lives Again, pour finir par raconter les débuts de Daredevil avec John Romita Jr sur The Man Without Fear. Travaillant aussi pour DC, il fait également subir un traitement de choc à Batman (Batman : Year One avec David Mazzucchelli, Batman, The Dark Knight Returns qu’il dessine lui-même) a ensuite très vite abandonné les majors exploiteuses de talent pour entreprendre des œuvres personnelles, hors normes. Qui chez DC avait vraiment pressenti le potentiel créatif d’une série comme Ronin, l’un de ses premiers travaux et l’une des premières BD américaines à s’inspirer des mangas ? Pas grand monde. Pourtant, les fans eux, ont compris la manoeuvre. Et parmi ceux-ci, une nouvelle génération de cinéastes dont un certain... Quentin Tarantino, récemment président du Festival de Cannes, qui se souvint de cette BD pour créer Kill Bill.



Une œuvre au noir

Sin City est l’œuvre au noir de Miller, sa pierre philosophale, un chef-d’œuvre d’une violence désespérée, une série qui est l’antithèse d’un produit de l’industrie du comic-book : en noir et blanc, alors que les comics étaient déjà envahis par les mises en couleur photoshopées et tape-à-l’œil ; sans longueur et sans héros précis, alors que les comics de super-héros sont corsetés dans des fascicules de 24 planches environ et perpétuent sur des générations des héros bien identifiés ; d’une noirceur sans limite enfin, qui attirerait les foudres d’une commission de censure (in)digne de ce nom, et en tout cas peu conforme au comic code institué en 1954 par les éditeurs de comics pour parer précisément aux manœuvres des censeurs. Le comic-book mainstream est en couleurs ? Très bien, Miller sera le roi du noir et blanc surexposé, radical, sans gris, ni nuance. Une ligne de conduite à la fois esthétique et philosophique.



Desseins noirs sur écran blanc

C’est cet argument qui a prévalu pour son adaptation cinématographique. Le résultat est étonnant et marque une étape dans l’histoire du cinéma. Au point que les critiques de cinoche en sont déboussolés. Thomas Sotinel, dans Le Monde, pourtant bon connaisseur de la BD, s’étrangle et constate, en cinéphile, que : « ... toutes les lois de la bande dessinée sont respectées à la lettre, ce qui n’est guère étonnant puisque Frank Miller est l’un des réalisateurs du film. À ses côtés, on trouve Robert Rodriguez, qui après des débuts fracassants (El Mariachi) s’était essentiellement consacré à la sympathique série pour enfants "Spy Kids". Il faut y ajouter un "réalisateur spécial invité", Quentin Tarantino. Mais la présence de deux des sectateurs les plus ardents du cinéma bis dans l’équipe ne suffit pas à ramener Sin City du côté du cinéma. » Et le chroniqueur cinéma du Monde de conclure péremptoirement : « La vanité du projet serait totale s’il ne permettait pas de constater à quel point le cinéma et la bande dessinée, arts nés en même temps et nourris des mêmes siècles, sont irréductibles l’un à l’autre. »

Sur ce dernier point, Sotinel fait sans doute lui-même péché de vanité. Pourtant, il voit juste : entre Tarantino et Miller, il y a plus qu’une identité de vue. Le séquençage en épisodes de Kill Bill, son ton référentiel et son permanent métissage esthétique en étaient une démonstration. Aussi, le fait que le réalisateur de Pulp Fiction rende hommage à Miller en venant tourner une séquence dans son film ne nous étonne pas. Quant à Roberto Rodriguez, il est un de ces jeunes talents qui ont décidé, comme Tarantino, de prospérer en marge d’Hollywood, exaspérés par une pratique des studios qui abâtardit toute démarche artistique par un formatage aussi stérile que frustrant.



Une esthétique qui marque l’histoire du cinéma.

Nous, amateurs de BD, nous sommes satisfaits. Voici enfin un film qui respecte l’esprit de la BD et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est plutôt réussi. Cela dit, s’il a des limites -et c’est là que Sotinel se trompe dans son analyse- c’est à Miller qu’il les doit. On sent bien que le critique du Monde reproche principalement la violence outrée du film et l’idéologie qu’elle sous-tend. Grâce à une esthétique originale, elle s’impose avec un brio arrogant. Le discours de Miller tient à peu de chose, en fait : le monde est devenu un cloaque pestilentiel dans lequel la nature humaine ne peut plus s’exprimer que dans la noirceur. Au-delà de ce postulat, son film, comme ses BD, tournent à vide. A côté, la réflexion quasi téléologique et l’humanisme militant d’un Alan Moore passent pour une lubie de vieil hippie que l’on soupçonne d’avoir trop fumé de moquette.



Batman, antidépresseur ?

D’ailleurs, si l’on examine bien le script du dernier Batman pourtant inspiré de la BD de Frank Miller, Batman : Year One, on peut y lire une esquisse, bien faiblarde, de contre-argumentation. Batman plaide assez mollement pour une certaine forme d’humanisme qui a été celle du Hollywood de l’âge d’or. Mais les temps ont changé, le gendre idéal en tweed Ronald Reagan a fait la place à la brute en muscles Schwarzenegger.

Batman Begins soutient mollement la comparaison avec les précédentes adaptations de Tim Burton, dont le kitsch burlesque doit beaucoup aux prestations de Danny DeVito et de Jack Nicholson. Dans ces films-là, l’humanité était grimaçante, mais encore pitoyable. L’empreinte de Miller sur le film de Christopher Nolan est incontestable, mais celui-ci, grâce à un retour aux canons du personnage opéré par un tour de passe-passe psychanalytique sans mystère, arrive à rendre le personnage de Batman intègre et humain. Batman, rappelons-le, ne dispose pas de super-pouvoir : sa force, il la tire de ses qualités physiques, de son intelligence, de son argent et de la mythologie qu’il est amené à construire pour impressionner ses adversaires.

Ce James Bond mâtiné de Largo Winch et de Zorro renoue avec l’optimisme du héros de Bob Kane. Un optimisme qui fut nécessaire pour se redonner de la vigueur face au monstre nazi qui avait dévoré l’Ancien Monde. Le premier mérite du film de Nolan est de ne pas faire basculer Batman du côté de la Force Obscure. Chez Nolan, le monde est certes corrompu mais pas irrécupérable. Une logique qui va à l’encontre de l’idéologie millerienne, machine à broyer indéfiniment du noir qui ne génère que de la déprime.

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Messagede Monsieur B » Sam 10 Sep 2005, 18:07

Bien sur, ils ont utilisé mon travail - ils utilisent tous mon travail


Frank Miller dans toute sa splendeur....

J'aimerais bien que le troisième volet de la trilogie inaugurée par Nolan soit l'adaptation de Dark Knight, histoire de montrer au grand public que certains comics ne sont pas si lisses qu'ils n'y paraissent...
"Once a depiction veers toward realism, each new detail releases a torrent of questions that exposes the absurdity at the heart of the genre. The more ‘realistic’ super heroes become, the less believable they are."
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