C'est un débat très intéressant et je te remercie de le porter car il traverse tout de même la philosophie des super-héros depuis leur création.
Toutefois, je ne te remercie pas de m'avoir divulgâché le dernier épisode des
Avengers. Merci beaucoup...
Comme je l'ai déjà souligné, Hawkgirl te répond dans
La Ligue. Dans
Le Règne de Savage, après avoir sauvé trois soldats, au détriment de John, elle déclare textuellement à Flash énervé : "Est-ce que tu vois ça ? [des hommes blessés en attente de soins]. Regarde encore. Les pertes auraient été bien plus grandes si j'avais dû m'arrêter pour sauver John. Nous devons faire un choix." Et Flash d'ajouter, perdu : "Quel choix..."
Un super-héros n'est pas appelé à effectuer au cours d'un combat le calcul métaphysique pour savoir quelle solution épargnera deux vies en moins selon le choix à faire. Il doit se sacrifier, même si, restant en vie, il servirait sans doute mieux le monde que les trois individus lambda du coin de la rue sauvés. Le héros ne pense pas à sa vie en premier, ni à celle d'autres héros. Il se doit en permanence d'honorer le sacrifice selon lequel son costume se mérite.
Dans
Young Justice, les jeunes justiciers défient dès le deuxième épisode l'autorité de leurs pairs et semblent vouloir s'ériger en héros par un désir de reconnaissance et de voir leurs noms en haut de l'affiche. Robin se défie même des responsabilités sans assumer son statut de chef. Et je trouve ça dommage.
Il faut simplement dresser le constat d'une évolution des questions de sacrifice et de bien commun, en faveur d'un individualisme ambiant, combiné à une infantilisation de masse. Voyons à quel public s'adressent désormais les séries animées DC.
Young Justice s'en écarte car elle adopte un ton beaucoup plus mature, voire obscur à certains égards. Mais c'est en réalité un ton adolescent qui, dans le cas présent, suit le choix philosophique opéré dans cet épisode des
Jeunes Titans.
Pour ton point de vue personnel, je le comprends tout à fait. Même si je ne désire pas d'enfant, je pense agir de la même manière. Mais c'est pour cela que tu es Superboy et non Superman
Enfin, dans
The Boys, c'est justement le propos de la série que de montrer le comportement de quasi anti-héros, n'agissant pas du tout comme la mythologie des comics nous l'a montré depuis des décennies. On a un "Protecteur" aux antipodes d'un Superman, c'est clair. Après, faire une liste exhaustive s'avère intenable, mais je pense réellement que ce motif individualiste est de plus en plus présent au cinéma et surtout dans les séries animées jeunesse. À confirmer...
Un jour on m'a dit que j'oscillais entre "réac'" de gauche et "anar'" de droite. Cela me convient à peu près.