de Benco » Dim 03 Aoû 2014, 17:35
Vu !
Sachant à peu près à quoi m'attendre, j'peux pas me dire déçu, comme certains, mais j'ai pas non plus été conquis. Pis, j'ai du mal à l'considérer comme un film de super-héros, a fortiori sur Supes, le super-héros archétypal. Eh oui, décidément, même si j'ai pas vu Watchmen, j'accroche pas avec une approche réaliste pour ce genre. Du moins j'suis pas encore tombé sur l'bon film.
Personne ne l'a dit, mais, en convoquant les thèmes de la peur et de la survie, dans un cadre cosmico-extraterrestro-biologique austère, le film se fondrait sans mal dans l'univers d'Alien.
Si le héros dépassait ça pour jouer un contrepoids lumineux, ça m'aurait sûrement pas dérangé, mais il est à distance du soleil de remplir ce rôle. J'veux bien qu'il galère, qu'il se pose mille questions, mais comment pourrait-il prétendre incarner l'espoir alors qu'on l'a pas vu vraiment sourire une fois avant la fin ? Pour moi, Supes est censé être plus humain qu'un humain, ou du moins cherche à l'être. Mais là, il s'agit d'un mec dépressivo-taciturne en mode hard face non-stop. Même en revêtant le fameux habit, pas grand-chose ne change. En plus, le choix des couleurs... Vivement que cette mode du sombre s'éclipse ! Même l.
Et que dire de la Terre ? Vous avez envie d'la sauver, vous, celle qui est présentée ici ? On voit pratiquement pas les humains, et ne parlons même pas d'la beauté de la planète ! La photo empire le sentiment de malaise, si bien même lorsque la lumière du soleil illumine le champ, on peine à y trouver du réconfort. Le comble, c'est que Alien Resurrection finissait de manière éclatante, lui, sur une image symbolisant l'espoir : la Terre vue de l'espace. Bref, c'est triste à pleurer. À croire que plus c'est sinistre plus c'est jugé intelligent, crédible, profond... voire vendeur.
Le vrai rai de lumière qui, une fois apparu, balaie l'histoire, c'est cette crème d'amour de Lois Lane. Seule elle parvient à s'arracher du ton sur ton grisâtre. Puisque j'avais presque aucune empathie pour Clarkie, j'aurais même aimé qu'il ne conclut pas avec. J'avais plutôt envie de lui dire « Sauve le monde, souffre ta race et fais pas chier ! »
Tout ça fait que j'aurais préféré assister à un pastiche de Supes plutôt qu'on nous impose cette vision déprimante. Le Big Blue que j'aime, c'est celui qui donne envie d'être soi-même meilleur. Ceux qui rétorqueront qu'il faut attendre le prochain film ne m’ôteront pas l'idée que ça reste abusé de pas l'avoir imprimé dès le premier. Comment le héros finit son combat final résume bien le contenu du film.
Et c'que j'ai pas compris, après avoir réussi à faire le deuil de l'identité caché de Supes, parce que j'acceptais finalement la volonté de réalisme, voilà que Clark Kent devient le journaliste à lunettes du Planet pour passer incognito. Bonjour l'équilibrisme à venir ! Les scénaristes veulent le beurre et l'argent du beurre...
Dernier point négatif, mais qui m'étonne moyen de la part de Nolan, jamais avare de placer trop d'idées (en tout cas dans TDK), j'ai fini pas me perdre dans ce dédale d'infos, de questionnements et peut-être aussi par la construction de l'histoire. Mais c'était pas non plus d'ordre à m'sortir totalement du film.
Sinon, contrairement à certains, le destruction porn, peut-être parce que j'étais prévenu, m'a pas saoulé, j'y ai d'ailleurs pris du plaisir d'autant que les FX étaient à la hauteur (mention spéciale à la caméra dans le dos lorsque Superman tatane Zod dans les airs : innovant et puissant).
Et puis je plaide le bénéfice du doute concernant le nombre de morts engendré. Possible qu'avec sa vision X, Supes ait choisi des immeubles vides ou contentant uniquement des immigrés ou des handicapés (c'était l'instant Jérémy Ferrari, scusez ^^).
Et la mort de Pa Kent, je pense que, pour lui, sauver le chien n'était qu'un prétexte pour faire passer le test ultime à Clark, sachant qu'en étant parent, le bien et l'avenir de son enfant prime avant sa vie. C'est pourquoi j'trouve pas si ridicule cette scène. Néanmoins le cumul des héroïsmes des pères casse un peu les pieds.
À part ça, même si les méchants sont 1er degré-monolithiques, ils le sont légitimement et sont badass. Dommage que Snyder n'ait pas insisté sur le côté « C'est mon devoir de protéger Krypton, je suis né pour ça », car, même s'il a son effet, il arrive un peu tard pour confronter les visions.
Côté humour, malgré ce que vous avez dit, j'ai souri max 1 fois. Possible qu'au ciné il en aurait été autrement, mais ça demeure rachitique.