Je suis abattu... Qu'est-ce que c'est que cette année, sérieux? Sur tous les plans ? Absurde, absurde, absurde...
C'est un peu la même réaction que pour Odile Schmitt, voire encore plus : Comment un tel personnage, si débordant et éclatant de vie, peut être même associé à la notion de décès, et surtout à un tel âge ? Et cela redouble mes craintes permanentes pour les miens avec les années qui passent et qu'ils gagnent, puisque la faucheuse ne daigne pas, et elle vient nous le rappeler, attendre telle ou telle tranche d'âge toujours plus éloignée comme on se rassure à le penser...
Je suis encore plus touché par la disparition d'un personnage aussi énorme, bigger than life, titi parisien franc du collier bon vivant, sincère et le coeur sur la main (et si une entité divine existe, pourquoi c'est celles-là qu'elle prend soudain ?), que par la disparition de l'artiste lui-même, que j'aimais pourtant beaucoup. L'imitation qu'en avait fait Christophe Lemoine chez Donald Reignoux n'était même pas une parodie, c'est comme ça qu'on l'imagine, justement comme Lemoine et Adrien Antoine : Toujours au café, avec sa clope et sa bière, à Montmartre, à rigoler et à festoyer jusqu'à pas d'heure... Bref, vivant, quoi. Et c'est moi qui dis ça alors que je suis un ermite claustrophile notoire... Mais j'admire ces gens débordants.
J'adore Bruce Willis comme vous tous, et Bruce sans lui, c'est inimaginable (qu'on ne me sorte pas les deux trois occases malheureuses avec un remplaçant que je n'aime déjà pas des masses en général, mais alors là...).
Je tiens à souligner, parce qu'on en parle pas assez à mes yeux, son travail avec Kyle MacLachlan. J'ai découvert ça très en retard l'été dernier, je crois, alors que j'ingurgitais plein de séries, et que mon amour des forêts, du polar et de la science-fiction m'avait logiquement enfin amené à Twin Peaks. J'ai été absolument bluffé : On a pas l'impression d'entendre MacLachlan avec la voix de Bruce Willis. C'est comme Jacques Frantz lorsqu'il fait le très intérieur De Niro et le très explosif Mel Gibson, ça n'a rien à voir. Si j'ai beaucoup aimé Twin Peaks, avec mon lot de réserves sur l'état mental de Lynch entre autres choses, j'ai aussi été scotché par la différence du travail de Poivey sur cet acteur par rapport à ce qu'on a l'habitude d'entendre. Fantastique, comme il dirait, avec sa gouaille.
Bon, il a plus qu'à s'arrêter là, le Bruce, dis-je là aussi, en essayant de l'imiter.
