Mais il n’y a pas de mal je t’assure !
En gros, Superman est paru en 1938 dans « Action Comics » n°1. Avant Superman, les comics mettaient surtout en scène des animaux humoristiques ou des justiciers sans super-pouvoirs. Succès aidant, il fut suivi de Batman en 1939 qui lui a été édité dans « Detective Comics » 27 (d’où viennent les initiales D.C.). Les personnages ont eu tellement de succès qu’ils ont bientôt obtenu leurs propres magazines. Dans leur sillage sont apparus des héros nombreux, chez D.C. (quel qu’ait été le nom de la compagnie à l’époque, car c’est en fait un conglomérat de plusieurs sociétés) ou chez leurs concurrents. Il y avait donc déjà des personnages du nom de Green Lantern (Alan Scott à l’époque), Flash (Jay Garrick), Dr Fate etc… A cette époque, Captain Marvel, qui était publié par Fawcett Comics, avait autant de succès que Superman, les deux compagnies étaient d’ailleurs en procès. D.C. finira par acheter les droits du personnage Captain Marvel.
Durant cette période, même s’il y avait des histoires réunissant tous les héros (genre Justice Society of America), elles n’avaient aucune continuité entre elles et les séries « individuelles » des super-héros. Les auteurs ne se consultaient jamais entre eux, d’où de nombreuses incohérences. On pouvait avoir deux versions de Batman ou de Wonder Woman qui n’avaient pas grand-chose à voir l’une avec l’autre, suivant le périodique dans lequel ils apparaissaient.
La période faste des comics à l’époque, nommé l’Age d’Or, a été la seconde guerre mondiale, à peu près jusqu’aux années 50. Après ça les super-héros sont passés de mode, et seuls Batman et Superman (et Wonder Woman il me semble) ont été publiés sans interruption durant ces années-là.
Ce qu’on appelle l’Age d’Argent, qui signe le retour en forme des super-héros dans les comics est généralement datée de l’apparition de Flash (Barry Allen) dans les pages de Showcase n° 44 en 1956. Suivront Green Lantern (Hal Jordan) et beaucoup d’autres. D.C. essaie de rationnaliser tout ça, en créant plusieurs « Terres » parallèles, ce qui expliquerait toutes les erreurs de continuité du passé. En gros, toutes les aventures des héros dans les années 40 et 50 se passaient sur une autre Terre. Dès cette époque les auteurs essaient de maintenir une certaine cohérence dans ce qui devient « l’univers DC ».
En 1985, D.C. décide de faire le grand ménage et de se débarrasser du passé confus des personnages en les réinventant pour un nouveau public. Ce sera fait dans la fameuse mini-série « Crisis on Infinite Earths ». A partir de ce point, il n’existe plus officiellement qu’une seule Terre (au lieu de plusieurs univers parallèles auparavant), et la plupart des séries recommencent à zéro. Certains personnages sont moins puissants (comme Superman) et voient leurs origines un peu modifiées (il n’y a par exemple plus de Superboy).
Dernièrement D.C. est d’une certaine façon revenu en arrière, puisqu’à la fin de la maxi-série 52, en train d’être publiée en français…
[spoiler]Il y a à nouveau plusieurs Terres parallèles…[/spoiler]
C’est très compliqué à suivre, parce que, contrairement à Marvel, d’une part, pendant longtemps il n’y a pas eu à proprement parler d’ « univers D.C. », les auteurs étaient vraiment indépendants les uns des autres (alors que Stan Lee était le seul créateur chez Marvel), que D.C. a grandi par acquisition de plusieurs autres compagnies (Charlton Comics (Blue Beetle, The Question, Captain Atom), Fawcett Comics (Captain Marvel)), et que souvent les aventures des héros ne se passent pas dans l’univers « officiel » (comme dernièrement les albums « Justice », ou « La Nouvelle Frontière »).
Dur de s’y retrouver, mais j’espère que ça t’aura éclairé. Quelques dates :
1938 : Superman
1939 : Batman
1941 : Wonder Woman
1951 : les comics de super-héros passent de mode
1954 : publication de « Seduction of the Innocent » du docteur Fredric Wertham , un pamphlet qui rend responsable les comics de tous les maux de la jeunesse, et qui a failli tuer l’industrie. C’est à cette époque que ce qui reste des comics de super-héros (Superman, Batman) sombre dans le n’importe quoi (super-cheval, super-chien, Batman combat des extraterrestres…) – Création du Comics Code Authority, un code de censure drastique
1956 : retour des super-héros avec le nouveau Flash
1961 : parution de « Fantastic Four » n°1, de Marvel Comics, qui va révolutionner ce qui était jusque-là un monopole de D.C. Comics
1969 : parenthèse hors comics : Warner acquiert D.C. ; contrairement à Marvel, c’est donc une seule et unique compagnie qui détient tous les droits des personnages
1971 : assouplissement du Comics Code Authority, suite à la publication à la fois chez Marvel et chez D.C. de deux histoires sur les dangers de la drogue
1985 : remise à zéro des compteurs avec « Crisis on Infinite Earths », la plupart des histoires se déroulant avant cette date sont donc considérées comme n’ayant pas eu lieu
http://fr.wikipedia.org/wiki/DC_Comics
Les héros ne meurent jamais, ils sont juste remplacés par des acteurs plus jeunes.