de Mr Hawk » Lun 24 Sep 2007, 17:50
Un long-métrage dont la raison d'être est d'accompagner un film tout pourri a bien peu de chances d'être un chef-d'œuvre. Et même si le scénario est plutôt éloigné de ce qu'on trouve dans les produits-marketings habituels, l'artificiel ramène bien trop souvent sa fraise pour profiter en toute innocence du spectacle.
Déjà l'implantation "gros sabots" de la CG qui a très mal vieilli, franchement on s'en serait bien passé.
Mais le noeud du problème c'est d'avoir fait un film d'une heure pour ce qui aurait tenu en 20 minutes. Plusieurs raisons à ça :
- Premièrement, le choix du méchant : Mr Freeze. Aussi réussi soit le personnage, il ne peut pas tenir un film. Ses ambitions et sa méchanceté sont très limitées et en plus, c'est un solitaire donc pas d'alliance possible avec un autre vilain (Batman & Robin n'est pas un bon exemple). Mais qu'à cela ne tienne, on va ressortir un personnage vraiment détestable qu'on pourra même faire mourir à la fin parce qu'il le mérite, un simple humain comme dans les autres épisodes de Freeze. Manque de chance, c'est raté.
- Au moins Boyle et Walker étaient riches et puissants, ils avaient un vrai pouvoir de nuisance. Le pauvre Belson n'a même pas ça. Pire, il n'est même pas à l'origine du drame, c'est juste un pauvre type (au sens méprisable, j'entends) qui se retrouve embringué là-dedans et essaye de profiter de la situation. Et méritait-il vraiment de mourir ? Etait-on obligé de se retrouver avec ce personnage, cette caricature sur pattes dont le caractère et la fin sont dignes des méchants de Jurassic Park ? Ben moi je dis non.
- Le rythme. C'est lent mais leeent ! Des scènes d'action à rallonge (là, on sent le pouvoir des vilains messieurs du marketing qui veulent de la bagarre pour plaire aux gamins) alors qu'on sait très bien comment ça va finir en plus. Tout ça pour compenser un manque de rebondissements flagrant qui fait pâle figure à côté de Mask of the Phantasm. En fin de compte, on a trop souvent l'impression d'avoir affaire à un Amour on ice à rallonge mais en beaucoup moins bien. Même la poésie, si elle est présente, n'arrive pas à la cheville de celle contenue dans le premier épisode de Freeze, dont le succès inattendu s'est avéré en fin de compte à double-tranchant.
Au final, un long-métrage qui, s'il évite l'écueil de la vulgarité du produit-marketing habituel (mais avec Timm n'co, on a l'habitude), s'avère très laborieux et ne retrouve ni le souffle (c'est le cas de le dire) de Mask of the Phantasm ni l'émotion d'Amour on ice. On aurait pu avoir un bon épisode, au lieu de cela, nous avons un OAV qui ne décolle jamais vraiment et à l'ambiance un peu trop ... froide. Un froid qui hélas, tient plus souvent du tupperware que du beau matin d'hiver.
"Hmm, qu'est-ce que je vais porter ? Alors voyons voir : la Harley fatale, Arctic Harley, Harley fait de la luge, Harley pétasse en rollers, Harley steampunk, goth, lolita..."