Les Batman de Tim Burton et de Joel Schumacher (1989-1997)

[Phébée]

Personnellement, j'ai bien aimé la façon dont sont filmées les scènes de combats : il y a un effet de vertige, tout se passe vite et sans que l'on ait le temps d'avoir bien compris ce qui arrive (argument déjà pris par la thèse adverse, je sais!). Mais on imagine assez ce que peuvent ressentir ses adversaires ou des personnes extérieures au combat : on se prend rarement une chauve-souris féroce sur la tête sans perdre un minimum de sang-froid!
Et puis, ça colle bien au personnage qui agit dans l'ombre et en étant vu le moins possible pour maintenir son statut de légende urbaine.
Enfin, idem que BenRix : les combats...

[Meiyo]

Mouais. Les combats peuvent être rapides tout en restant visibles.

J'en veux pour preuve les démonstrations du plus grand de tous, plus fort que Batman et Iron Fist réunis : Bruce Lee.

[Ben{Rix}]

Personne ne peut égaler Bruce Lee d'abord.

Le Batman Begins n'a pas pour but selon moi de montrer les techniques de combat et la grosse baston mais du pourquoi du comment il est devenu le super héros de gotham.

Après Kathie Holmes et la baston, on va encore chipoter sur quoi? La batmobile peut-être?

[Hadès]

Merci de revenir aux Batman de Burton. Il y a un topic spécifique à propos de Batman Begins ici

[Firestorm]

Pour en revenir aux Batman de Burton, je vais rédiger un post faisant l'éloge de Batman Returns. En effet, le deuxième Batman de Tim Burton est, à mes yeux, le meilleur film de super-héros jamais réalisé. Je crois qu'aucun autre réalisateur n'a adapté au cinéma des personnages de comics assez complexe avec autant de talent.
En effet, Burton nous présente des personnages affichant une dualité plus que flagrante, à commencer par le Dark Knight lui-même. La scène où Bruce Wayne apparaît nous permet de cerner immédiatement son personnage. Ce type n'a rien d'autre à faire que d'attendre dans son bureau que le Bat-signal le fasse sortir dehors. Cela montre bien que Batman est la facette dominante de Bruce.
Le Pingouin est également très réussi et fait oublier au premier regard toutes ses autres adaptations. DeVito nous fait ressentir en même temps de la haine et de la compassion pour le Pingouin : haine pour sa nature de bad guy, les projets qu'il prévoit pour Gotham et aussi sa répugnante bave noire qui lui sort de la bouche. Compassion pour la peine ressentie qui est dûe à l'abandon de ses parents et à son envie de savoir enfin d'où il vient.
Michelle Pfeiffer n'est pas en reste non plus (et fait pâlir de honte la sexy Halle Berry) avec son adaptation de Catwoman. Elle interprète Selina Kyle avec autant de talent que le combat intérieur de son personnage n'en est que plus visible. Selina est une femme qui se cherche sans cesse, et ne sait pas où aller ni que faire (elle oublie vite l'issue possible avec Bruce Wayne).

Voila quelques uns des éléments qui, pour moi, font de Batman Returns la meilleure adaptation de comics qui soit !

[pascalahad]

Je crois que c'est un des pires films que j'aie vu au cinéma. Il a été clair pour moi après Batman Returns que Burton n'avait strictement aucun intérêt pour le personnage de Batman, et que le premier film était à cet égard un heureux accident. Il n'existait quasiment plus dans le film, tout l'attrait était dans les personnages des méchants.

J'étais allé voir un film intitulé "Batman Le Défi", pas "Catwoman et le Pingouin". L'accent est trop mis dans les trois premiers films de Batman sur sa "psychose", en oubliant tout le reste du personnage. Or non, pour moi, Bruce Wayne ne met pas un costume de chauve-souris parce qu'il est aussi cinglé que ceux qu'il poursuit (ce que j'appellerais la déviance "Killing Joke"), bien au contraire, tout chez lui est orchestré, planifié et pensé. Le quatrième film, quant à lui, ne mettait l'accent sur rien...

"Batman Begins" a corrigé le tir, en ce qui me concerne, et a fait de Bruce Wayne/Batman, un type non seulement sain d'esprit, mais d'une intelligence et d'une finesse rares. Pour moi, là, c'était un portrait psychologique complexe et crédible.

[Yo L]

Ben tu vois moi c'est le contraire :
Batman = EXCELLENT
Batman, le défi = RE-EXCELLENT
Batman Forever = une daube à oublier très vite
Batman et Robin = très beaux décors et Thurman , mais scénario... ah, là, n'importe nawak !
Batman Begins = Bonne idée au départ pour faire le début de Bruce mais j'ai pas du tout accroché!

[Benco]

"Batman Begins" a corrigé le tir, en ce qui me concerne, et a fait de Bruce Wayne/Batman, un type non seulement sain d'esprit, mais d'une intelligence et d'une finesse rares. Pour moi, là, c'était un portrait psychologique complexe et crédible.

Et pour contrebalancer cette réussite, le réalisateur a proposé des ennemis mal conçus. Joli équilibre

[Monsieur B]

Or non, pour moi, Bruce Wayne ne met pas un costume de chauve-souris parce qu'il est aussi cinglé que ceux qu'il poursuit (ce que j'appellerais la déviance "Killing Joke"), bien au contraire, tout chez lui est orchestré, planifié et pensé.

C'est pas parce qu'il planifie qu'il n'est pas cinglé. Pour moi c'est une constante dans toutes les interprétations possibles de Batman : il est fou, ou en tout cas il a un sérieux problème mental.

[Mr Hawk]

D'accord avec B: même lorsqu'il est le plus sain d'esprit possible (en gros des 40's jusqu'aux 70's), il peut pas s'empêcher de mettre son zlip par-dessus son patalon .
Quant au reste, voici mon humble avis:
-j'adore Batman returns (et n'oublions pas Christopher Walken, LE monstre du film)
-Batman Forever est bien une daube à oublier au plus vite
-je trouve Uma Thurman horrible dans Batman & Robin, un vrai numéro de vieille belle vulgos (ben oui, elle a l'air vioque en Ivy)
-des ennemis mal conçus dans Batman Begins ? Bon, va pour Ra's, c'est un peu portnawak mais pour l'Epouvantail, le look est peut-être pas génial mais je le trouve quand même bien exploité.
"Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !" (un bon point à celui qui trouve d'où ça vient)

[pascalahad]

C'est pas parce qu'il planifie qu'il n'est pas cinglé. Pour moi c'est une constante dans toutes les interprétations possibles de Batman : il est fou, ou en tout cas il a un sérieux problème mental.

Ce n'est pas une constante de toutes les interprétations de Batman, c'est une des interprétations possibles.

Même le choix du symbole de la chauve-souris est un choix rationnel au départ : c'est pour instaurer la peur chez ses ennemis. Batman contre le Fantôme Masqué est à cet égard la plus belle des démonstrations.

Mal conçus les ennemis de Batman Begins ? Possible, je ne me suis pas posé la question. Pour moi un film de Batman devrait être sur Batman, point.

[Monsieur B]

Mais il faut avoir un grain pour s'habiller en chauve souris et penser qu'on va combattre le crime...

Je l'avais déjà dit sur le forum mais je ne sais plus où, Batman est fou, il est coincé dans un état malsain où il essaie de revivre son enfance (qu'il n'a pas eu) en jouant au gendarme et au voleur. Mais ça n'est pas parce qu'il est fou qu'il est méchant ou dangereux. Y a divers degrés dans la folie. Et ça ne l'empêche pas d'être noble (comme dans BTAS).

[Hellboy]

Le coup de génie de Burton (pour en revenir au topic, hein) a été de prendre Michael Keaton pour jouer Bruce Wayne et non pas un beau gosse baraqué (erreur des suivants, encore que je reste persuadé que Clooney aurait pu faire un très bon Wayne).

Autrement dit, il a choisi un acteur capable de jouer plusieurs émotions, plusieurs états d'esprits pour mettre en avant la névrose et l'obsession de Batman.
On s'en fout qu'il soit musclé, tout passe dans ses yeux et cela suffit, on y croit (bon, dans Batman 2, il cabotine, c'est vrai mais ça passe et puis ce qui compte ce sont les méchants, oui pascal, j'assume, je préfère les méchants).

Les fans qui hurlaient au sacrilège avant la sortie du film ont vite rabattu leur caquet en voyant que Burton avait réussi son casting et du coup, toutes les adaptations devenaient possibles (pour peu qu'il y ait un bon metteur en scène).

Batman est fou (c'est pour ça qu'il a besoin de Robin, pour l'équilibrer) ce que les grands auteurs ont bien compris (Moore, Miller, Burton), il est animé par l'esprit de la vengeance, ce n'est pas un boy scout : il veut faire peur, faire souffrir les criminels comme il a souffert, la justice n'est que subsidiaire.

Seul Bruce Timm arrive a maintenir l'équilibre parfait entre justicier pur jus et psychopathe (encore que dans Batman Beyond, ça s'effrite un peu).

[pascalahad]

Je vous laisse vos interprétations pour moi excessives de la "folie" de Batman. Je considère pour ma part les interprétations de Moore, Miller et Burton comme des déviances du mythe originel. Un mythe qui ne nécessite d'aileurs pas selon moi une interprétation psychanalytique pour exister, mais c'est un autre débat. Le Batman des bd s'en est passé pendants des années et s'en portait très bien. Batman est selon moi un homme libre, ce qui est le contraire absolu d'un homme fou.

Je continue pour ma part à considérer jusqu'à ce jour que Michael Keaton est une erreur de casting. Son Bruce Wayne tel qu'il est présenté est un idiot balbutiant à peine capable de lasser ses chaussures sans Alfred.

J'étais donc réjoui d'apprendre qu'il avait passé la main sur "Batman Forever". Malheureusement Val Kilmer s'est avéré totalement insipide aussi bien dans le rôle de Wayne que de Batman. Une grande déception, et oui, là, j'ai presque regretté Keaton.

Un autre espoir quand George Clooney avait été choisi pour le suivant. Je suis d'accord, il aurait pu faire un excellent Wayne. Mais bon, on connait tous le film qui en est sorti... Après "Batman Forever" les producteurs auraient gagné à calmer le jeu mais au lieu de ça, il se sont lâchés en faisant encore plus de n'importe quoi qu'avant, un exploit !

Bref, je suis très critique mais j'avais quand même beaucoup apprécié le premier Batman à l'époque. Malgré tout je trouve bien mieux mon compte dans les Batman de Timm et "Batman Begins", que dans ceux de Burton.

[Benco]

Batman est selon moi un homme libre, ce qui est le contraire absolu d'un homme fou.

J'le vois plutôt comme prisonnier de son entêtement à poursuivre l'incessant crime d'une mégalopole. Si ça n'est pas à la limite de la pathologie, ça doit y ressembler quand même.
Et je m'imagine qu'il arrêtera ses pirouettes soit quand il aura guéri, soit quand il n'aura plus de jambes.

Quoi qu'il en soit, il a une souffrance en lui qu'il tourne en esprit de vengeance, et ça, c'est sans doute malsain.

[Superboy]

(erreur des suivants, encore que je reste persuadé que Clooney aurait pu faire un très bon Wayne)

Je suis tout à fait d'accord. Il est plus Bruce Wayne que Batman tout de même...


Sinon, le seul truc qui me gene, c'est quand, dans Batman 2, il doit déchirer son masque pour l'enlever, sinon, je passe un très bon moment à chaque visionnage, qu'il soit fou ou pas.

[pascalahad]

Tout de même pour nuancer un peu mes posts précédent, il n’en reste pas moins que si j’ai moins adhéré à la suite, le « Batman » de Tim Burton fut un vrai choc pour moi, dans le bon sens du terme. Au moins le personnage était pris au sérieux, même si je n’étais pas toujours d’accord avec son interprétation (c’est-à-dire Keaton et le costume-armure). On était quand même à des années-lumières du clown des années 60. L’ambiance était somptueuse, Gotham n’a jamais été aussi impressionnant à l’écran. La batmobile est toujours ma préférée de toutes celles qu’on a vues jusqu’à présent (y compris celles des dessins animés). La batwing était magnifique. Je me suis écouté en boucle la musique de Danny Elfman des mois durant (bon, celle de Prince par contre…). Et quel générique de rêve ! Nicholson était génial en Joker, et le contraste entre son univers et celui de Batman était saisissant. Le spectacle et la mise en scène étaient de toute beauté. Kim Basinger était transparente mais mignonne, et j’aimais bien le personnage du reporter, et le mafioso joué avec délectation par Jack Palance. Bref, aisément mon film préféré de cette période.
Et sans « Batman », pas de série animée, et pas de « Mask of the Phantasm », LE film de référence pour moi en ce qui concerne la Chauve-Souris.

[Hellboy]

Je vous laisse vos interprétations pour moi excessives de la "folie" de Batman. Je considère pour ma part les interprétations de Moore, Miller et Burton comme des déviances du mythe originel.

Tu n'es pas le seul puisque Bob Kane himself a avoué qu'il n'avait pas compris le Batman de Dark Knight Returns (et la méchante avec les croix gammées sur les fesses)

On est d'accord sur le fait qu'on a tous différentes visions de l'homme-chauve-souris (c'est le pouvoir des icônes DC par rapport aux héros Marvel) mais il faut reconnaître que celle de Burton a vraiment posé les bases solides de la renaissance du mythe.

(Ah, qu'aurait-il donc fait avec Superman......* soupir *)

[Benco]

(Ah, qu'aurait-il donc fait avec Superman......* soupir *)

C'est assez difficile à imaginer tant Burton penche vers tout ce qui est sombre et freaky.

[Hellboy]

Je sais bien mais c'est juste pour rappeler qu'il était question qu'il reprenne le projet avec Nicholas Cage dans les années 90.

Et puis il est quand même capable de faire dans le coloré aussi (Charlie et la chocolaterie)