Super-héros made in France -no 56k-

[zaitchick]

Le pays du fromage possède aussi ses super-héros.
Vous le saviez depuis Super-Dupont...
Mais connaissiez vous les Irréels ?

Les Irréels ont débarqué à l'improviste en back-up du magazine Goldorak n°11 - décembre 1979.
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(Je sais, ça a l'air moche comme ça... Mais attendez de voir l'intérieur.)[/CENTER]

Au crayon, le débutant J.-P. Bordier.

C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit... Marc, le héros, fait du camping sauvage dans les bois de Nulpart s/Ien (près d'Ordicy s/L'Heure) quand une singulière apparition vient troubler sa quiétude...
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On peut plus lire tranquille nulle part, ma bonne dame... [/CENTER]

Il s'agit d'un fuyard agonisant dont le contact le brûle... A peine revenu de sa surprise, Marc voit débarquer un groupe d'étrangers à face de lune qui semble animé de mauvaises intentions à son égard...
Marc tente de fuir mais le vertige le gagne et il se sent choir...
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L'étranger meurt, Marc choisit de se mouvoir mais il choit.[/CENTER]

C'est alors qu'apparaissent de bien étranges personnages : Orkid - qui contrôle les plantes, Solar - qui contrôle le feu, Marjor et Helmet - qui peine à contrôler ses nerfs...
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"There's something strange in the neighborhood, who can you call ?"[/CENTER]

Rapidement défaits, les faquins s'enfuient (essayez de répéter ça très vite six fois de suite), laissant Marc s'expliquer avec celui qui semble le chef du groupe de héros, Orkid : ils sont les éléments d'une police inter galactique dépêchés sur Terre pour neutraliser les "Masques de Lune", des aliens venus avec le dessein de nous conquérir. (C'est ça le problème avec les Aliens, peuvent pas s'empêcher de nous envahir - quand ils ne nous bouffent pas.)
Comme Green Lantern est parti se mettre au vert et que Goldorak est aux Japonais absents, ce sont les Irréels qui s'y collent... Mais pour vivre sur Terre, ils ont besoin d'un hôte, ne se matérialisant qu'en cas d'urgence. Leur premier hôte étant prématurément décédé, c'est Marc qui prend la suite.
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"Who wants to be a super-hero ?"[/CENTER]

J.-P. Bordier, dessinateur débutant va assurer cette bande dessinée pratiquement jusqu'à la disparition de la revue, livrant ses 4 pages tous les quinze jours. Bordier illustrera ensuite une histoire de La Bataille des Planètes puis la série Goldorak dans Téléjunior après le départ de Domenech.
Les épisodes suivants confrontent les Irréels aux Mercenaires, à un androïde fou et à divers vilains... Bordier reviendra plus en détail sur l'origine des personnages et intégrera Marc dans la police inter-galactique. On sent bien que l'auteur est fan de comics et il s'invente sa propre Légion de Super-héros. Si elle ne révolutionne pas le genre, la série a le mérite de proposer quelque chose de différent dans le magazine et de se lire agréablement. Le dessin - quoique très amateur - ne dépareille pas par rapport aux bandes italiennes de Goldorak.
Marc, recruté dans des circonstances qui ne sont pas sans rappeler l'origine du 2e Green Lantern (Hal Jordan) sera ultérieurement doté d'un pouvoir similaire : celui de contrôler mentalement la lumière pour créer des objets solides.

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Bordier fait aussi des posters... Je sais, c'est moche.[/CENTER]

[zaitchick]

(Mon 100e post, que d'émotion...)

J.-P. Bordier est fan de comics, ça se sent à la lecture de ses histoires. Il est aussi dessinateur-amateur et, pour tomber ses quatre planches bi-mensuelles, il n'hésite pas à "s'inspirer" des dessinateurs américains.
Exemples :
(Les références sont celles des revues françaises)

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Confrontation Irréels/Baron des Etoiles - un potentat galactique qui n'est pas sans rappeler l'Etranger. (Goldorak n°27 p.30)


La position est empruntée à Universo dans une histoire courte de la légion des super-héros. (Héros 2000 n°4, p.37 - août 1979)


Le Baron des Etoiles tire son pouvoir des étoiles, d'où son nom (pas bête !)... Comme le Sphinx (Nova dans Nova 27, p. 46 - avril 1980), lequel disperse d'un geste méprisant les flammes de la Torche, geste repris par le Baron. (Goldorak n°27 p.31)[/CENTER]


L'affrontement Baron/Irréels emprunte aussi à celui de la Légion des Super-héros contre L'Homme-Infini (Héros 2000 n°4, p.21 - août 1979)


On retrouvera aussi des emprunts à Spider-Man, Thor etc. dans les diverses planches de Bordier...

[Capitaine Albator]

En deux ans et demi d'existence, personne n'avait rien posté sur les super-héros français !

Et en plus, tu ne nous sors pas le plus évident. Très intéressant ! Si tu en as d'autres comme ça, n'hésite pas !

Une question : Goldorak a duré combien de temps ?

[space_cowboy]

Et zaitchick, si tu peux poster les images avec les liens en miniatures n'hésite pas, parce que s'il y a des 56k qui veulent lire le sujet ils doivent pleurer là à cause du poids des images.

[zaitchick]

Une question : Goldorak a duré combien de temps ?

Je dirais deux-trois ans...

[SuperBat]

Tiens il est même pas sur ComicsVF...

Très intéressant, en tous cas: bravo!

[zaitchick]

Paru en 1989, Les Yeux d'Or-Fe est le premier album que Ph. Caza consacre au Monde d'Arkadi.


L'action se déroule dans un monde post-apocalyptique partagé entre la nuit éternelle et le jour permanent. Au cœur de la nuit se trouve la cité souterraine de Dité où vivent les élus. Condamnés à un sommeil sans rêve, ils ont besoin d'Or-Fé le cyborg. Lui-seul peut supporter les rigueurs de l'extérieur et voyager pour leur rapporter les rêves dont ils ont besoin pour ne pas sombrer dans la démence.

L'architecture concentrique de Dité reproduit évoque les cercles de l'Enfer de Dante. On sent l'influence de Kirby dans le design des titans, les esclaves mécaniques des élus.

A l'extérieur, au jour, survivent des populations barbares, des mutants irradiés et difformes. Arkas et son fils Vlad demeurent à la lisière de la nuit. Un jour ils reçoivent la visite de Lalena, une étrangère venue de la nuit.
Arkas se la joue Charles Ingals. (Y aurait pas comme un souci au niveau du buste du perso dans la 2e case ?)

Les lois de l'hospitalité obligent Arkas a accueillir Lalena. mal lui en prend : son fils fera les frais de cette erreur d'appréciation. Le front serti d'une pierre céleste, Arkas s'exile à l'intérieur des terres où il rencontrera Albe, la magicienne. De leur union naîtra Arkadi.

Pas très perspicace, Arkas...

A Dité, Or-Fé se révolte contre elle. Il supporte mal son humanité perdue : jadis, bravant l'interdit, il sortit avec R-I-10 hors de la cité. Elle succomba au froid et lui ne fut sauvé qu'au prix de sa transformation en cyborg. Or, Or-Fé sait que Hel, l'ordinateur central, peut rendre vie à sa fiancée disparue.

Le tableau s'intitule Jeune fille thrace portant la tête d'Orphée de Gustave Moreau (musée d'Orsay) - On notera que c'est Ph. Caza qui a inventé le SMS...

Hel accède à la requête d'Or-Fé, il pourra retrouver R-I-10, en fait, un clone d'elle à qui on a implanté les souvenirs de la défunte... Bien sûr, elle ignore la nouvelle condition de son soupirant...

Hel aime s'entourer de beauté et séduire, mais Or-Fé reste de marbre.

Dans le Puits des Mémoires Mortes, Or-Fé est convié à assister à la résurrection d'R-I-10... à la condition de rester dans l'obscurité : à ce stade, le clone est vulnérable à la moindre source de lumière... Mais personne n'a songé à débrancher les yeux d'Or-Fé qui cède à la tentation... La suite, on la connaît...



On connaît davantage Caza pour ses travaux d'illustrations alors qu'il est aussi auteur de bandes dessinées (le parodique Scènes de la vie de banlieue, notamment) et qu'il a travaillé aussi dans l'animation (Gandahar ou Les Années Lumières, de R. Laloux d'après J.-P. Andrevon.) Force est de constater qu'il est un peu moins à l'aise ici que dans d'autres travaux... L'album est néanmoins très agréable et on sent une très forte influence du comic book, en particulier du Surfer d'Argent, dans la genèse d'Or-Fé... La suite verra intervenir des mutants, des barbares en armures, des dieux mécaniques dans un récit qui mélange quête initiatique, fantasy et SF...

[zaitchick]

Super-Boy est un personnage créé par Félix Molinari sur le modèle des super-héros américains.





Sorte d'aventurier moderne, il ressemble assez peu à son homonyme américain : s'il vole, c'est grâce à un équipement inspiré à l'auteur par les prototypes de jet dorsaux testés aux Etats-Unis. Il ne possède pas d'identité secrète, ni même, semble-t-il d'Etat civil (il se balade, à la ville, avec un polo marqué de son logo...), et affronte des truands plus proches des méchants de Dick Tracy (gangsters aux visages caricaturaux, pirates modernes etc.) que des classiques super-vilains (occasionnellement, un Mister Cat, vêtu d'un smocking et masqué d'une tête de chat...)


Un méchant hors de lui ou l'efficacité du dessin de Félix Molinari.

Dans son combat, il recourt aux moyens les plus modernes qui ne sont pas sans rappeler ceux employés dans des séries télévisées américaines populaires...



Enfant, j'étais fasciné par ce héros qui fut mon premier super-héros. Pendant longtemps, j'associais Superboy à ce personnage en costume rouge, auquel allait ma préférence.

Molinari a animé Super-Boy pendant plusieurs années (des années 60 aux années 80)... Dans sa dernière mouture, il devenait une sorte de superman en lutte contre un empire galactique tyrannique afin d'orienter le personnage vers une nouvelle direction... Peine perdue, c'est la version "combattant du crime" qui reste la plus réussie grâce à l'ambiance induite par les dessins de Félix Molinari, aussi à l'aise dans le polar que dans les récits de guerre ou d'aventures.


Un logo qui en évoque un autre...

[madedd]

Ohlala! J'ai deux trois épisode de ce truc! Je les ai jamais relu mais j'aimais vraiment pas, sauf le dessin...

[zaitchick]

Le scénario était, il est vrai, assez basique. (Super-Boy n'ayant même pas d'identité secrète.)

[zaitchick]

Goldorak 12, 2e épisode des Irréels.
On retrouve Marc après sa rencontre avec les Irréels. Lors d'une halte au viillage, notre héros téléphone à ses parents et apprend qu'ils ont été victimes d'une tentative de cambriolage. Dans leur fuite, les faquins ont perdu un étrange masque à visage de Lune... Le crime est signé !


Sympa les policiers. Ils laissent les pièces à conviction en souvenir aux victimes. (Curieux, lorsqu'on regarde certains visages, des personnages semblent atteints d'acromégalie.)

Ellipse : dès le lendemain, Orkid se trouve à Paris. Il aperçoit une lueur suspecte sur la Tour Eiffel. Là, il est terrassé par surprise par un vilain, L'amanite !


Jeu : où donc Orkid accroche-t-il sa liane lorsqu'il survole la place du Trocadéro ? (Une belle pose arachnéenne, non ?)

Heureusement, Orkid n'agit qu'en équipe et ses compagnons ne sont pas loin. On corrige puis cuisine rapidement le méchant, un biologiste aigri embauché par les Masques de Lune. En route vers le repaire des maroufles !

Même Marjor trouve le patronyme du méchant ridicule ! Quant à Marc, il se montre nettement plus doué pour l'escalade que dans l'épisode précédent.

Nos héros se rendent dans un cimetière dont une tombe dissimule l'entrée de la cachette des malandrins. Ils pénètrent à l'intérieur mais une surprise les attend...

Cliffhanger ! Les Irréels sont tombés aux mains (au sens littéral !) des Mercenaires.

En dépit des incohérences, cet épisode condense les péripéties. On est loin de la "décompression" propre au comic book. Les évènements s'enchaînent et Bordier introduit la première équipe de super-vilains français.

[zaitchick]

Au hasard de mes pérégrinations dans le grenier parental, j'ai retrouvé une pile de Captain Fulgur, éphémère revue (11 numéros) créée par Dargaud pour surfer sur la vague des DA nippons en 1980. En couverture, apparaissait, non pas le héros de la revue, le Captain Fulgur, mais Albator qui y vivait trois aventures contre un seul épisode de la série "vedette" de la revue éponyme.



Faut dire que le héros, animé par le studio (?) Five Stars, également chargé des épisodes d'Albator, avait vraiment une sale gueule.
Qu'on en juge :


On ne s'étonnera pas qu'il n'ait pas marqué les générations, en dépit du patronage des héros de la télévision et de certains personnages de BD des années 70 (nous y reviendrons).

La revue, quant à elle, totalement orientée SF, mélangeait en un savant équilibre (?) des adaptations de séries TV (Albator, San Ku Kaï, dessiné par Pierre Frisano) et des BD "maison" (Captain Fulgur, Kronos par Fillipini et Dupuis, Le Maraudeur par Sanitas et Rossi), et des récits "complets" (mais boiteux) et des histoires "à suivre"...

D'ailleurs, ce post l'est aussi...
(Si c'est pas de l'enchaînement, ça coco...)

To be continued...

[zaitchick]

Les aventures du Captain Fulgur commencent avec l'invasion des mondes habités par les Zombs et les Crobbs...

Oui, ça fait peur.

Notons que les Zombs et les Crobbs ne sont pas une création des Five Stars : les premiers apparaissent pour la 1ère fois dans Agar, une série de SF co-créée par Claude Moliterni (sc.) et Robert Gigi (dessins) pour le mensuel Lucky Luke (mars 1974) - cependant, seul Robert Gigi est crédité dans Captain Fulgur ; les seconds ont été aperçus dans des récits de SF dans le mensuel Pieds Nikelés.

Les Zombs, des robots grotesques, sont la création d'un vieillard dément nommé Toymaker. Ce sont des machines de guerre quasi-invulnérables, sauf à l'odeur des fleurs (!) qui saoulent leurs circuits et, curieusement, aux armes blanches...

Agar et Zara, les premiers adversaires des Zombs, viennent prêter main forte au Captain Fulgur :


Si les Crobb ont conservé leur petite clef dans le dos (!) façon jouets de l'apocalypse, les Zomb, en revanche, ont perdu leur petite queue de rat...

Quant à leur créateur, il fait sa première apparition dans Luky-Luke n°3, mai 1974.


A noter que la BD Agar avait fait l'objet d'un reportage pour l'émission Les Visiteurs du Mercredi et que les auteurs avaient été interviewés sur leur œuvre. C'est d'ailleurs à ce moment que j'ai appris à prononcer le nom du méchant et sa signification.
Le look vieux crouton n'étant plus à la mode dans les années 80, le personnage a été transformé :


Méchant masqué, hordes de robots, combats spatiaux, cela rappelle quelque chose, non ?

Comme dit précédemment, le Captain Fulgur n'a pas bénéficié d'une grande popularité : il n'apparaît qu'une fois en couverture sur 11 numéros, et encore, en compagnie d'Albator...

Une seconde aventure avait démarré sa pré-publication dans les pages du magazine avant son interruption...

[The shade]

Un bon vieux héros francais qu'est le nyctalope :




Voici sa fiche :

http://www.internationalhero.co.uk/n/nycta.htm

En sachant que son pouvoir était de voir dans la noir le plus complet d'où son nom. Il a d'ailleurs fait partie de la ligue des gentlemans extraordinaires ou les hommes mystérieux :



http://www.comp.dit.ie/dgordon/League/OtherLeagues/1910s/1910Mysterieux.html

[zaitchick]

Intéressant.

[zaitchick]

Créé par Poirier dans les pages de Pif Gadget, Supermatou est un super-héros parodique qui, flanqué de son chien, assistant et fidèle compagnon Robert, veille sur Raminagroville. Un Superdupont pour jeune public en quelque sorte. Dans le n° 530 de PG (1979), il rencontre le doyen des super-héros : Superman.
(Merci à Badpitaine du forum Pif pour les scans.)

Une nuit, une météorite tombe sur terre, en provenance de la planète Kripton. L'éminent professeur Chanteclerc, conseiller de Supermatou, décide de l'envoyer à la NASA pour expertise mais ignore que son colis sera intercepté. (On note l'absence du petit (R) à côté du titre. DC est-elle au courant de cette aventure pirate ?)


"Je vais la confier à une administration dont le monde entier nous envie le sérieux, j'ai nommé : les Postes Télégraphe & Téléphone français !"

Hélas, Agagax, le nourrisson maléfique, ennemi attitré de Supermatou, s'est emparé de la Kryptonite et a réduit Superman en esclavage !!!


Une posture bien humiliante pour un héros comme Superman - et pour Supermatou : une bonne claque aux petites mauvaises odeurs ! Et retourne dans ta litière ! On notera une certaine méconnaissance de l'effet de la Kryptonite sur Superman : elle l'affaiblit voire le tue, mais ne le soumet pas à la volonté de son adversaire. A moins qu'il ne s'agisse d'une variante (rouge, dorée, mauve à points verts.) On notera que dans le film de Donner, Luthor utilise aussi un collier pour neutraliser Superman.

Sous l'emprise de la Kryptonite, Superman lance un défi à Supermatou. Les médias se pressent tandis qu' Agagax savoure la défaite prochaine du jeune héros. Mais Robert trouve un stratagème pour le neutraliser.


Superman enchaîné, Superman outragé, mais Superman libéré par Robert. Le public veut néanmoins du spectacle et l'affrontement aura lieu sous la forme de défis sportifs à la hauteurs des Superhéros !

Superman cause mieux dans le film, non ?

Une titanesque bataille s'engage dans la tradition du comic book - et au détriment du mobilier urbain raminagrovilois.


Finalement, la bataille cesse... Faute de munition. Robert informe nos héros que les spectateurs ont fuit et détaille les conséquences du sinistre... Un aspect un peu sous-évalué dans les comic book de l'époque où les dévastations résultant du combat mensuel sont effacées dès les premières pages du numéro suivant...


Reste à renvoyer l'Américain chez lui. Le Bombardier Raminagrilois lui montre obligeamment du doigt la direction de la sortie, vengeant Carpentier par la même occasion.


Au final, une rencontre au sommet entre deux pointures du super-héroïsme français et américain des années 70. (Dans la tradition du Oui nide iou de Gotlib et Adams.) Poirier a fidèlement pastiché les dessinateurs de Superman (essentiellement Kurt Swan et Kurt Schaffenberger dirais-je - je ne reconnais pas trop la patte d'Adams) sans démériter (qu'on lui donne moult avoine...) Au passage, on égratigne le personnage (son accent est déplorable et il ne connait de notre pays que les clichés sur la bouffe) non sans tomber dans d'autres clichés (le héros contrôlé par la Kryptonite, le côté Américain benêt etc.)

On peut y voir aussi une critique sous-jacente des médias et du caractère spectaculaire et gratuit de ces affrontements puérils entre surhommes et les conséquences qu'ils auraient sur les fourmis humaines qui les entourent... Supermatou préfigurerait-il Authority et Ultimates ?

On peut y voir aussi une parodie rigolote... :D

[Superman]

Ne doit-on pas aussi y voir l'expression du complexe européen face à la puissante Amérique des années 80 ? Sans oublier que le modèle ultra-libéral d'outre-Atlantique devait un peu heurter la rédaction de Pif Gadget qui était... communiste !

[zaitchick]

La direction de Pif est pro-coco, c'est vrai.
Mais en 1979, le modèle libéral américain avait du plomb dans l'aile : Watergate (1974), défaite du Vietnam (1975), otages américains à l'ambassade de Téhéran (1979), le président Carter accusé de mollesse (on est pas encore dans les années Reagan), 2e choc pétrolier...
Un certain anti-américanisme, peut-être... Mais pas de complexe. (Les désillusions viendront après 1981...)

[Neojack]

Sans oublier que le modèle ultra-libéral d'outre-Atlantique devait un peu heurter la rédaction de Pif Gadget qui était... communiste !

Là, tu m'as appris quelque chose, Sup'. Pif Gadget était communiste...

J'adore les trucs que tu nous trouves, zaitchick !

[zaitchick]

Le 3e épisode des Irréels est paru dans Goldorak n°13.



Quelques mots sur le contenu de ce magazine : nous avons droit à la 2e partie d'un récit inspiré de la 1ère saison de la série ; Hydargos installe une base sur Terre à partir de laquelle il veut attirer la Lune vers notre planète grâce à un puissant rayon tracteur (!) Véga pourra dès lors conquérir une planète... en ruine (!)


Les navettes volent bas, c'est signe d'orage.

Le plan des Aliens va heureusement échouer - faut dire qu'ils utilisent vraiment du matériel bas de gamme : jugez plutôt.


De la SF à gros boulons, comme on dit.

Rien de bien enthousiasmant, donc. Un récit fabriqué à la chaine en Italie.

Le 3e épisode des Irréels découvre nos héros en fâcheuse posture : les voilà prisonniers des Masques de Lune grâce aux Mercenaires. Chacun bénéficie d'une prison adaptée à ses pouvoirs.


On note que la capsule de Marjor est d'abord inclinée puis couchée et qu'elle perd le petit orifice rond qui se retrouve sur la prison de verre d'Orchid.

Les liens sont faits pour être brisés et grâce à leur débrouillardise, nos héros s'extirpent de leurs geôles. Les Mercenaires réagissent aussitôt.


C'est la Grande évasion.

Dans la bataille, l'amanite rend l'âme - mais les Masques de Lune ne désarment pas et s'apprêtent à employer une de leurs armes secrètes contre nos héros.


RIP l'Amanite, un vilain falot et hideux.

Helmet est frappé par un rayon mystérieux qui s'avère être une version améliorée du photocopieur Rank-Xerox : le voilà dupliqué - et au service des vilains.


Hulk et la Chose ayant eu un empêchement, Helmet se met en deux pour les remplacer.

Le récit se poursuit à un rythme rapide, sitôt prisonniers, sitôt libérés nos héros s'apprêtent à donner du fil à retordre à leurs ennemis. Même si on reconnaît toujours les "emprunts" de Bordier aux comics Marvel et DC, les actions s'enchainent avec fluidité et le story-telling fonctionne. Que demander de plus ?

(A suivre...)