Pas d'accord.
Le design simpliste, qui demande un temps d'adaptation et d'acceptation, permet une animation fluide et adaptée comme jamais (de ce que j'ai vu) au tisseur. Le combat contre Electro, par exemple, est impressionnant techniquement. C'est vraiment très cartoon, je te l'accorde, mais c'est un peu dans la mouvance actuelle, et c'est soit ça, soit un design pseudo-japanime qui, à mes yeux, transmet une envie de rendre son dernier repas sur le tapis du salon.
Tu vois, je pense que c'est un peu comme quand t'achètes un coffret DVD. Y a une question de fond et de forme. Le fond est la chose la plus importante, et dans le cas présent, c'est le scénario, la réalisation, l'approfondissement des personnages, la continuité que semble déjà embrasser la série, et tout ce qui fait que le dessin animé ne se résume pas à une succession d'événements identiques sans intérêts étirés sur 15 ou 20 épisodes chacun pour donner l'impression d'une histoire riche (...de vide). La forme, c'est le design et la musique. Jusque là, j'ai été très convaincu par le bande-son, tout à fait adaptée à l'univers urbain et apparemment funny de Spider-Man.
La série commence sur un ton léger et décontracté, comme le prouve la conclusion de l'épisode 1, optimiste malgré la succession d'échecs dans la journée de Peter. Et je pense que ça va s'arrêter là. Le fin de l'épisode 2 est bien moins joyeuse, et j'espère bien que ça restera dans cette veine. La quantité importante de personnages et d'indices laissés par Weisman et son équipe fait penser que l'on aura surement droit à quelques arcs peu plaisants pour l'araignée. Penses-y: Brock est un de ses meilleurs potes, un peu son protecteur contre Flash. Ça va forcemment faire mal quand viendra l'histoire du (ou des) symbiote(s). Qui était-il dans les comics? Personne, un gars sorti de nulle part inventé à la dernière minute pour créer la menace de Venom. Norman Osborn n'avait pas non plus été introduit assez tôt (je crois). L'avantage d'une production comme The Spectacular Spider-Man, c'est qu'on va très certainement nous servir un univers cohérent, qui se tient tout à fait, et qui n'invente pas des personnages à la dernière minute pour justifier un nouvel adversaire mortel. Le fait est là: c'est bien pensé. Weisman, comme Bendis, a l'avantage de pouvoir profiter de l'expérience de près de 50 ans de comics. Le premier épisode introduit Osborn, Octavius, Toomes, Connors, Brock, les Démolisseurs, Sandman, Rhino, Hammerhead, et surement Big Man. Ça peut paraître beaucoup, mais c'est bien fait. Les connections sont fluides, comme l'a dit Harley Quinn. Tout cela sert bien entendu à attirer le fan, parce que je doute que les gamins qui voient ça se disent: "ohlàlà! Marko! On va bientôt avoir Sandman!". Et je pense même que c'est destiné à attirer les fans comme toi, SuperBat, qui connaissent les comics par coeur, et son incollables sur l'univers du tisseur.
Personnellement, je suis très curieux de voir ce que Weisman & co vont pouvoir faire de mon héros préféré, et les 2 premiers épisodes m'ont convaincus. Ils ne sont pas énormes, mais quel pilote l'est ? (Rebirth de BB, ok, mais à part ça?)
Je pense et j'espère que ce show va pouvoir attirer plusieurs types de fans. Les jeunes le seront forcemment, mais le potentiel pour attirer les vieux d'la vieille comme nous est là. S'arrêter au design est dommage. C'est pas parce que je trouve les coffrets de Superman TAS laids que je ne les achèterai pas. De même, c'est pas parce que je trouve la série Teen Titans laide que je ne la regarde pas tous les matins depuis la reprise, parce qu'on me l'a ici même conseillée. Comme le dit Hellboy, dans un film, les effets spéciaux, on s'en bat les steaks si l'histoire est bien écrite.
Ces épisodes introduisent la série. C'est normal qu'on ait pas droit à des scènes profondément psychologiques ou métaphysiques. De même, Spider-Man est un personnage à la surface gaie et colorée, sa détresse et son malheur ne se relèvent qu'à mesure, et là où les scénaristes réussissent, c'est quand ils parsèment les histoires d'indices de futurs drames. Pour l'instant, personne dans l'entourage de Peter n'a été touché: il doit s'installer à New-york comme super-héros et se faire des ennemis avant d'affronter les vrais défis: Venom, Octopus, Bouffon Vert, Mary Jane, sort de Gwen (on sait jamais...).
Survival of the Fittest réussi le pari d'introduire un univers riche et dynamique, mais faute un peu sur la réalisation, comme l'a souligné Monsieur B. Spectacular Spider-Man bien des atouts pour donner une adaptation digne de ce nom à l'araignée.
On atteint le ridicule avec la ceinture du costume de Spider-Man qui projette une image de lui au sol... Regardez les cinq premières minutes m'ont suffit !
Référence aux comics. La faute à Stan, faut croire