March 29, 2024, Friday, 88

Manchester Black (The Elite)

De La Tour des Héros.

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Dans le film Superman contre l'Élite, Manchester Black est un super-héros extrémiste, membre et leader de l'Élite.

Sommaire

Personnage de DC Universe Animated Original Movies
Manchester Black
Série d'origine DC Universe Animated Original Movies
Première apparition Superman contre l'Élite
Nom Manchester Black
Alias Chester
Statut Super-héros extrémiste
Sexe Masculin
Âge La trentaine
Origine La Terre (humain)
Cheveux Violets
Yeux Noirs
Pouvoirs Télépathie, Téléportation inter-dimensionnelle
Caractéristiques Manchester Black est l'outrecuidant chef de l'Élite, hautement déterminé avec ses collègues à nettoyer la Terre de ses criminels, quelles que soient les méthodes, forts de l'engouement du peuple lassé des principes de Superman.
Liens de parenté Vera Black (sœur)
Un père †
Quatre frères incertains †
Affiliation L'Élite
Base Bunny
Lieu d'action principal La Terre
Voix originale(s) Robin Atkin Downes (adulte)
Grey DeLisle (enfant)
Voix française(s) Pierre Tessier (adulte)
Yoann Sover (enfant)
Personnage créé par Joe Kelly et Doug Mahnke
Date de création 2001
Personnages du filmForum

D'après le film

Manchester Black est né à Londres, serait le cinquième garçon non désiré dans un foyer à problèmes, élevé seulement par un père qu'il dépeint comme alcoolique et violent, dont il provoque la crise cardiaque. Il sauve un jour sa petite sœur Vera d'un train grâce à ses pouvoirs psychiques émergents, non sans causer le déraillement des wagons et des dizaines de victimes. Recruté par les services secrets britanniques, il forme l'Élite, aux côtés de Menagerie, Hat et Coldcast qu'il a rencontré en Afrique.

Fatigué de la lascivité occidentale face au crime et de l'impunité des grands qui gouvernent, Black décide de passer à l'action dans un contexte social et géopolitique tendu. Il souhaite, avec les siens, prendre des mesures radicales contre le mal, l'extermination des criminels étant considérée comme un soulagement et nécessaire à l'avancée de l'humanité.

En effet, atterré par le discours optimiste et humaniste de Superman qu'il espionne aux Nations Unies, Manchester choisit d'entrer ouvertement en contact avec lui, d'abord de façon amicale, lors d'une attaque contre la Bialye où l'Élite neutralise les monstres qui sèment le chaos. Black retrouve Superman en Angleterre où ce dernier enquêtait sur lui avec Lois afin de faire plus ample connaissance, ne laissant filtrer que la version policée des intentions de son groupe, ainsi que son autobiographie tronquée. Leurs différences commencent à émerger lors d'un attentat ferroviaire terroriste où Black s'apprête à lobotomiser les pokolistanais responsables.

Manchester adresse ensuite un message à la Terre entière, explicitant l'existence de l'Élite et leur façon de voir les choses, mettant dans le même sac ceux qui enfreignent les lois et les opposants à son quatuor. Il attire avec ses camarades Superman à l'intérieur de leur base et débat avec lui de l'état du monde ainsi que des moyens à leur disposition pour l'améliorer, chacun campant sur ses positions. L'Élite se dirige vers Metropolisle Crâne Atomique une nouvelle fois évadé de sa geôle, décime les citoyens. Déterminé à punir le Crâne comme il se doit pour avoir combattu son équipe et tué délibérément des civils, Manchester lui fait sauter la tête, n'ayant que faire des supplications de Superman, devant une foule qui approuve le britannique, encore sous le choc des pertes essuyées.

Le justicier anglais psychopathe s'applique ensuite à faire éliminer les dirigeants politiques du Pokolistan et de la Bialye, engagés dans un dialogue de sourds meurtrier sans fin, dans le double but de cesser les morts et de faire sauter les derniers boulons de patience de l'Homme d'Acier, qui écrase son poing sur le visage de Manchester face aux caméras, se discréditant encore. Black donne rendez-vous à Superman le lendemain pour un duel singulier, ne laissant qu'un camp en vie. Il est alors victime d'une comédie montée de toutes pièces par l'Homme d'Acier, qui fait semblant d'avoir adopté et retourné contre l'Élite leur façon de faire extrême. Superman simule une folie mégalomane conduisant au meurtre de Menagerie, Hat, Coldcast et d'habitants de Metropolis, le tout afin de faire craquer Manchester et de montrer au monde entier l'horreur qui réside réellement dans l'application des méthodes de l'Élite. Black finit humilié devant la foule, perdant le bras de fer rhétorique avec Superman, dont le discours plein d'espoir est applaudi. Défait de ses pouvoirs comme ses camarades, Manchester est emporté par les Super Bots en quartier de haute sécurité.

















D'après les comics

Manchester Black apparaît avec l'Élite dans les pages d'Action Comics #775, paru en mars 2001, avec l'histoire What's So Funny About Truth, Justice and the American Way?

D'après la BD originale

Manchester Black, comme ses complices, est inspiré de The Authority. On découvre son enfance, faite de maltraitance physique et de violence conjugale, de la bouche de sa sœur Véra dans des œuvres plus tardives comme JLA #100 d'août 2004 et Justice League Elite. Manchester Black est sensiblement plus réac', vulgaire, extrême et violent, dans la bande dessinée. Il piège Superman pour qu'il donne un coup de poing à Hat, puis l'affronte en duel sur Io, satellite de Jupiter, où il le torture à l'aide de microscopiques tubes de béton qui infiltrent les capillaires de son cerveau. Comme dans le film, Superman, à l'aide de sa thermo-vision, endommage la partie du cerveau de Black responsable de ses pouvoirs, à l'exception notable qu'il insiste sur le caractère provisoire, seulement anesthésiant, de cet effet.

Par la suite, Black intègre la Suicide Squad, avant de tenter sa revanche auprès de Superman. Dans Ending Battle, Manchester révèle l'identité secrète de l'Homme d'Acier à tous les supervilains, avant de faire croire qu'il a tué Lois Lane, pour pousser enfin Superman au meurtre qu'il a toujours condamné, et le rendre fou lorsqu'il se rendrait compte qu'il avait pris une vie sur un mensonge, Lois étant toujours en vie. Mais devant l'énième refus et détermination d'un Superman dévasté, même face à la possibilité de la pire des tragédies, un déclic s'opère chez Manchester. Il réalise enfin être lui-même devenu le criminel qu'il a tant combattu. Il nettoie le cerveau des vilains de toute information sur Clark, avant de se suicider en s'envoyant une décharge psychique.

Analyse

Fer de lance, figure de proue de l'Élite, Manchester Black est le porte-étendard, au sens propre comme au figuré, de ce film à thèse qui soulève un débat aussi bien pour le spectateur que pour la Metropolis et la Terre fictives.

Manchester Black est grandiloquent, prétentieux, maîtrisant l'art oratoire et la démonstration pour attiser et convaincre les foules, qualités propres aux grands dirigeants et surtout aux plus dictatoriaux. Il est également narcissique, toujours accompagné de multiples caméras cosmiques qui papillonnent autour de lui, aimant se mettre en scène, être vu, entendu, et surtout utiliser l'image pour humilier publiquement son adversaire, la mettre au service de son propos devant la plèbe, comme un politicien étayant son discours. Il sait jouer habilement sur les peurs des peuples, ses idées étant uniquement fondées sur cette facilité pour la masse à se tourner vers les régimes extrêmes dans l'adversité, réflexe irréfléchi résumé avec brio par Jonathan Kent. Joe Kelly utilise la longueur du métrage pour s'attarder sur le passé de Manchester et lui conférer une épaisseur absente de la BD originale, révélée seulement dans ses travaux ultérieurs. Manchester, tout comme Hat, n'est pas transposé en bloc, et le scénariste profite de l'opportunité qui lui est donnée afin de repolir ses personnages.

Black est un personnage tombant dans une grande ironie, dont il ne semble prendre conscience qu'à la fin. Il ressemble à s'y méprendre aux leaders humains belligérants qu'il veut éliminer. Manchester combat le meurtre par le meurtre, mais devient à son tour l'oppresseur sanguinaire, et c'est là que son discours s'effondre. Alors qu'il se basait et répondait à un besoin populaire, la rage sourde des gens qui perdaient leur famille et leurs proches, le mutisme géopolitique veillant à entretenir guerres et totalitarismes, Manchester Black s'est lui-même métamorphosé en l'ennemi qu'il combattait. Il illustre la partie insoluble du débat du film quant à la possibilité d'un coup d'état révolutionnaire de la part des citoyens lambda, afin de mettre à bas les tyrans et de réinstaurer la justice. Inévitablement, ils ne sont qu'humains ordinaires, eux aussi tentés par les sirènes du pouvoir, et sont destinés à leur tour à écraser le commun sur lequel ils sont censés veiller. George Orwell en avait tiré la fable La Ferme des animaux, au moyen de créatures anthropomorphiques renversant les humains pour se libérer de leurs chaînes, et se retrouver très vite prisonniers des mêmes luttes et tentations avides. Manchester Black ayant dramatisé son enfance et ce qui l'avait poussé à agir, on est en droit de se demander si cette prise des rênes n'était pas son but premier, ou s'il a bel et bien subi une dérive.

Une différence notable avec la bande dessinée se trouve être l'allumette dans sa bouche, à la place de la cigarette. Il est effectivement difficile de montrer du tabagisme à l'écran dans un dessin animé, prenant le risque de promouvoir et d'encourager la pratique. Cependant, ce changement s'avère bénéfique sur le plan narratif. En effet, le fait qu'il fume, en plus de lui conférer un aspect repoussant physiquement dans la BD, accentuait son incarnation du contre-exemple, du vice, auprès du lecteur. Superman contre l'Élite faisant la part belle au débat politique et social d'une extrême maturité, profitant du format pour poser plus progressivement la question en une montée en puissance très graduée, gomme un certain manichéisme entre les deux camps en ôtant la cigarette de la bouche de Manchester, et évite ainsi l'anticipation d'une réponse, d'une voie vers laquelle s'orienter. Jusqu'au dernier acte, la passe d'armes verbale doit se poursuivre, entre l'humanisme et l'optimisme éternels de l'Homme d'Acier, et l'efficacité radicale, dans un contexte de colère et de désarroi face au mal et à l'évolution de la civilisation terrestre. Le métrage apporte volontiers une réponse, le rêve lumineux de Superman ne devant jamais être abandonné.



















Notes sur le design

Le design de Manchester Black est identique à celui de la BD. Il expose un tatouage du drapeau du Royaume-Uni passant pour un T-Shirt, couvert d'une veste. La cigarette est néanmoins remplacée par une allumette, opération visiblement effectuée après le dessin ci-dessous, la coupe de cheveux est différente, et il est cette fois doté de piercings en forme de trombones aux oreilles.


Voix originale

En VO, l'acteur britannique Robin Atkin Downes est choisi pour incarner le super-héros qui porte les couleurs du Royaume-Uni, usant de son accent et de l'insulte "wanker" (branleur), typiquement british.

Dans le flashback sur son enfance, le jeune Manchester est doublé par Grey DeLisle.

Voix française

En français, le choix se porte sur la truculence de Pierre Tessier, qui doublera plus tard Hal Jordan dans la série d'animation, ainsi que dans le film La Ligue des Justiciers : Guerre. L'insulte présente en VO est édulcorée sans doute afin d'ôter l'image obscène à laquelle elle renvoie, dans un dessin animé.

Yoann Sover se charge du jeune Manchester.

Références

Sources images et infos :