Hat (The Elite)

Hat et son équipe l'Élite, fondée en Afrique sous l'égide de Manchester Black, font la rencontre de Superman lors d'une intervention en Bialye, en proie à une invasion de son voisin le Pokolistan. Si l'entente est au départ cordiale, l'Homme d'acier désapprouve avec une hostilité croissante les méthodes de plus en plus brutales des nouveaux venus, qui vont jusqu'à tuer les criminels y compris de sang froid, leur valant de devenir la nouvelle coqueluche du public.

La rupture est définitivement consommée lorsque Manchester décide de mettre fin à la guerre entre les deux états susnommés en assassinant leurs dirigeants. Après que l'Élite semble avoir terrassé Superman sur la Lune, ce dernier décide de retourner leurs méthodes contre eux. Paniqué par le meurtre apparent de sa partenaire Menagerie, Hat, voulant profiter de la faiblesse du héros de Metropolis face à sa magie, tente de riposter mais se retrouve privé d'air par une tornade. Sombrant dans l'inconscience, il est conduit par un Super Bot auprès de ses coéquipiers dans la Forteresse de Solitude puis placé en stase, en attendant son transfert dans une prison spéciale.

Hat et l'Élite font d'entrée de jeu montre de leurs méthodes expéditives. C'est d'ailleurs le magicien qui subit la colère de Superman lorsque son chef Manchester Black lui ordonne d'exécuter des criminels ainsi que leurs familles en représailles, donnant matière à l'affrontement final où l'homme au chapeau finit vaincu de la même façon que dans le long-métrage, emporté par un typhon.

Visiblement secoué par cette aventure, le sorcier fuit honteusement l'Homme d'acier à leur rencontre suivante, bravant les ordres d'un Black ivre de vengeance. Hat est plus tard vu dans les rangs de la seconde mouture de l'Élite, dirigée par la sœur de Manchester, Vera alias Sister Superior. Leur plan est de se proclamer maîtres du monde afin d'unir l'humanité contre eux, dans le but dissimulé d'empêcher l'extermination de cette dernière par la planète Terre elle-même. On apprend durant cette histoire que le jeune sorcier originaire du Japon, aurait pour nom Rampotatek et été investi des pouvoirs d'un démon. Lorsque son équipe est remaniée sous le nom de la Justice League Elite, l'homme au chapeau brille par son absence.

Personnage énigmatique détenant un fort potentiel visuel de par ses pouvoirs débridés ne donnant pour seule limite que celles de l'imagination au fameux tour du chapeau, présenté sous un jour moins sinistre d'emblée que dans les comics, Hat est sans doute des anti-héros de l'Élite, le plus adouci par son propre créateur.

Allié comme ses équipiers dans un premier temps à Superman, le magicien, pour être le plus visiblement intimidé par l'Homme d'acier, laisse entrevoir l'innocence de la jeunesse, ce qui n'est pas sans lui conférer un certain capital sympathie. Son attitude généralement relax a tôt fait de l'établir comme le ressort comique de l'équipe, voire du film tout entier.

Son net penchant pour l'alcool, en dépit d'un potentiel humoristique évident, assombrit sensiblement cette immaturité, laissant vite entrevoir un manque de qualités héroïques. Un excès qui fait partie intégrante de la panoplie de l'anti-héros du dark age des comics, que l'Élite érige en caricature. On peut même déceler en ce minet asiatique une satire de l'inspiration manga, sempiternelle touche cool omniprésente ces dernières années dans le genre superhéroïque notamment pour avoir repoussé les limites de la violence graphique. Notons toutefois que l'homme au chapeau, clairement établi comme japonais dans les comics, en appelle ici au folklore chinois.

Ne se départant pas de sa légèreté même au faîte de la noirceur, Hat n'accompagnera pas ses coéquipiers dans l'irréparable, se contentant de narguer Superman. Même sans pousser le meurtre jusqu'à le commettre de sang froid, il n'en demeure pas moins coupable par association, sa frivolité juvénile en réponse aux exactions de ses collègues, ponctuée par un petit gloussement efféminé, témoigne à sa façon d'une absence de morale toute aussi glaçante.

Hat est conforme aux comics quoique sensiblement plus longiligne : jeune asiatique aux cheveux longs coiffé d'un feutre, vêtu d'un uniforme d'écolier. Notons sur son col de chemise d'étranges croix aux accents cabalistiques. L'équipe artistique semble d'ailleurs s'être amusée à lui donner une allure dégingandée qui n'est pas sans évoquer le personnage de Jigen, le fameux associé de Lupin III.

L'acteur canadien Andrew Kishino apporte de par son origine japonaise, la touche d'authenticité de bon aloi au personnage.

En VF, le magicien a été confié à Yoann Sover, rentabilisant sans doute sa courte prestation sur son personnage attitré, Jimmy Olsen. Afin de mieux le différencier de ce dernier et des nombreux rôles de jeunes qu'il interprète dans le film, le comédien confère à l'homme au chapeau une voix nasillarde plutôt raccord au niveau du physique et passablement plus éméchée que dans l'original.

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• 14. Superman contre l'Élite