De La Tour des Héros.
Dans le film Superman : Le Crépuscule d'un dieu, Mercy Graves est la loyale assistante de Lex Luthor.
Attention, spoiler ! Ce qui suit dévoile des éléments importants de l'intrigue. Il est préférable de ne pas lire cette fiche si vous n'avez pas encore vu le film Superman : Le Crépuscule d'un dieu.
D'après le film
Mercy Graves se rend dans le bureau de Lex Luthor afin de le mettre au courant de l'avancée des travaux miniers du projet Applecore, en dépit de ses réserves quant à la recherche d'un extraterrestre que Lex pourrait utiliser. Elle assiste, effrayée, au meurtre des ouvriers par Doomsday lorsque sa capsule est déterrée. Au vu de la boucherie et de celle qui s'annonce, Lex demande alors à la jeune femme de supprimer toute trace du projet Applecore et du nom de LexCorp qui y est attaché, afin que personne ne puisse envisager et surtout prouver sa responsabilité.
Attention, spoiler ! Ce qui suit dévoile des éléments importants de l'intrigue.
Mais Mercy ne se doute absolument de rien. Une fois sa tâche accomplie, elle est devenue le seul témoin au courant de l'affaire. Alors qu'elle tente de consoler son patron de la mort apparente de Superman et se flatte d'avoir pu aider Lex à se couvrir, s'attendant ostensiblement à ses faveurs, Mercy a à peine le temps de réaliser ce qu'il lui arrive. La dernière chose qu'elle entrevoit est le canon du pistolet de Lex qui lui fait sauter la cervelle, effaçant de la surface de la Terre le dernier grain de poussière qui pourrait révéler quoique ce soit.
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Analyse
Mercy Graves est totalement absente de la BD originale, n'ayant pas été encore inventée en 1992, ajout sûrement voulu par Bruce Timm, qui a coécrit et co-réalisé ce premier film de la collection DC Universe Animated Original Movies.
Si les fans du DCAU la connaissent bien pour être le fruit et l'objet des manipulations de Lex Luthor, ici, c'est véritablement un euphémisme. Dans une volonté espiègle et quelque peu perverse d'aller jusqu'au bout de l'idée, de profiter des moindres frontières offertes au niveau de la censure, Mercy devient la victime directe, le faire-valoir absolu de la violence et de la cruauté d'un Lex Luthor absolument sans merci, mauvais jeu de mots que l'on pardonnera. Le caractère abrupt de sa mort, la réalisation en ombres chinoises faussement pudique, la froideur et la gratuité de l'acte rendent l'évènement encore plus choquant et traumatisant. Mercy n'a servi qu'à exécuter la fonction qui lui était assignée, et n'était alors, pour Lex Luthor, que le dernier être vivant compromettant à abattre.
Il semblerait que Bruce Timm ait millimétriquement soigné son coup de théâtre diabolique. Mercy Graves, personnage tragique prisonnier d'une dévotion et d'un amour à sens unique, a cette fois payé le prix fort, châtiment qui lui avait été épargné dans le DCAU au profit d'une émancipation spectaculaire puis d'une régression désespérante, témoignant de l'éternité de sa condition. Point de fioriture ici, l'autre fin possible de son lien avec le magnat maniaque lui est administrée sans le moindre tabou, pour la plus grande horreur du spectateur. Représentée sous un jour plus angélique, bien que trempant dans les affaires de Lex de son plein gré et désireuse de faire ses preuves pour lui plaire, Mercy lui obéit au doigt et à l'œil, se taisant même docilement d'un seul geste. On ne peut donc dire qu'elle méritait ce sort affreux, même si son penchant pour le mal aux côtés de l'homme qu'elle fantasme se veut traditionnellement puni par le récit.
À l'aube de la collection et bien avant des métrages comme Batman: The Dark Knight Returns ou Justice League: The Flashpoint Paradox, l'équipe était allée jusqu'au fameux PG-13 et l'on assiste à l'une de ses toutes premières tentatives vers une maturité graphique et thématique accentuée. Greg Weisman, quelques années plus tard, a opté pour une interprétation encore différente du canevas de Mercy jouant lui aussi allègrement avec le potentiel mis à disposition par Timm et ses comparses en 1996.
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Notes sur le design
Mercy Graves n'a plus rien à voir avec le chauffeur à l'allure sévère et sinistre du DCAU. On la découvre ici en femme-enfant blonde, relâchée, lui donnant ce côté innocent afin de toucher davantage le public lorsque Luthor en fera sa proie. Notons que cette blondeur vient des comics, qui l'ont ainsi coiffée après l'avoir empruntée au DCAU.
Voix originale
Voix française
Films
Légende :
: épisodes-clés exposant les origines du personnage ou relatant des évènements dont les conséquences seront importantes dans la vie de celui-ci.
(caméo) : épisode dans lequel le personnage n'apparaît qu'un bref instant, généralement sans avoir de réplique.
(mentionné) : épisode dans lequel le personnage n'apparaît pas mais dans lequel il est mentionné.
Références
Sources images et infos :
Superman : Le Crépuscule d'un dieu