Le Maître de l'Océan possède un certain charisme, de par le design réagencé par Phil Bourassa, mais n'est pas exploité, jusqu'à sa disgrâce pour des raisons totalement inconnues. Son échec en BD face à Mera et sa cuisante défaite face aux jeunes héros ont peut-être été renouvelés au cours des cinq ans qui séparent les deux saisons, son manque d'efficacité en comparaison de ses menaçants collègues se révélant fatal. Il se peut également qu'il ait été vaincu par Aquaman après que le roi a enfin découvert le pot aux roses quant à la trahison de son frère.
On devine cependant derrière son éviction de la Lumière un prétexte rapide, vite expédié, pour déplacer le projecteur sur son remplaçant Black Manta, dont la relation avec son fils Aqualad est cruciale pour les grands enjeux dramatiques de la saison 2, remettant perpétuellement en cause l'allégeance et les véritables intentions de Kaldur.
Comme d'autres personnages de diverses équipes de cette série trop peuplée, le Maître de l'Océan est constamment réduit à de brèves apparitions muettes et passives par rapport à ses camarades conspirateurs qui ont tous au moins une fois l'occasion de briller au grand jour face aux héros et d'afficher explicitement leur rôle dans les manigances de la Lumière. Seule une fresque de Topo permet de le voir en costume, fugitivement, à l'œuvre contre son frère, et d'apprendre qu'il est tout de même à l'origine de la naissance d'Aqualad, fait d'armes notable. Sa seule occurrence parlante et durable, dans Temps mort, ne le montre la plupart du temps qu'en Prince Orm, sous l'apparence du frère affable, dévot au-dessus de tout soupçon, sans que son double-jeu ne soit révélé ni dans l'épisode ni même au sein de la série à la connaissance du spectateur.
Ce point-ci le fait encore choir de son statut de vilain digne de ce nom, puisque seuls les lecteurs de comics seront finalement au courant de ses agissements. La série ne confirme la fusion entre Orm et le Maître de l'Océan qu'au travers de la voix, en VO comme en VF, mais sans que ce soit ostensible, l'utilisation du même comédien n'étant pas flagrante, n'éclatant pas comme un rebondissement souligné dans l'épisode, et pouvant dans chaque cas être le fruit du recyclage vocal. En somme, son histoire est un bonus, certes agréable et espiègle, mais ignoré par le plus grand ensemble du récit, qui fait l'impasse, ayant trop de choses à raconter. Certes, cela pourrait jouer en sa faveur et en faire un criminel anguille, insaisissable, qui aura su garder longtemps le mystère de ses fourberies, mais la narration l'oublie si vite que cette discrétion à l'écran le dessert et le ridiculise par rapport à ses compères, l'annonce de sa disgrâce venant achever le côté comique de sa transparence. On pourra s'amuser qu'elle soit révélée dans un épisode comme par hasard et pour de toutes autres raisons nommé Exclu aussi bien en VF qu'en VO.
Il ne reste plus au Maître de l'Océan que les bandes dessinées de la série pour briller un tant soit peu en tant que criminel dans cet univers. Nonobstant ses qualités intrinsèques qui passent, malheureusement pour lui, inaperçues, le Maître de l'Océan peut être vu comme un gag, le prodige raté de la Lumière cantonné aux caméos après seulement une grande occurrence, et finalement naturellement évacué sans que nul ne s'y attarde, comme de connivence entre Greg Weisman et les spectateurs.
Ceci dit, il devient bien plus menaçant à son retour (inespéré). Loin du gag, on le retrouve prêt à l'impardonnable pour retrouver sa gloire. Sa fin s'en retrouve tout aussi violente.
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